choisis donc pas l’une ou l’autre, mais l’une et l’autre bien
alternées.
Montagne encerclant ton regard le rabat et le contient que la
plaine ronde libère. Aime à sauter roches et marches ; mais
caresse les dalles où le pied pose bien à plat.
Repose-toi du son dans le silence, et, du silence, daigne
revenir au son. Seul si tu peux, si tu sais être seul, déverse-
toi parfois jusqu’à la foule.
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Paix grande et naïve et splendeur avant-dernière,
Touchant au chaos où le Ciel qui plus n’espère
Se referme et bat comme une ronde paupière.
Comme le noyé affleurant l’autre surface
Mon front nouveau-né vogue sur les horizons.
Je pénètre et vois. Je participe aux raisons.
Je tiens l’empyrée, et j’ai le Ciel pour maisons.
Je jouis à plein bord. De tous mes esprits. J’irrite
Mes sens élargis au-delà des sens, plus vite
Que l’esprit, que l’air. Je me répands sans limites,
J’étends les deux bras : je touche aux deux bouts du Temps.
Victor Segalen
a conçu, voici deux mille années, puisque deux mille ans avant
elle, Kiang-yuan, fille sans défaut, devint mère parmi nous :
ayant marché sur l’empreinte du Souverain Roi du Ciel.
Et enfanta aussi légèrement que la brebis son agneau, sans rupture
ni grands efforts. Même le nouveau-né se trouva recueilli par un
oiseau qui d’une aile faisait sa couche et de l’autre l’éventait.
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Que je suis encor, – que nulle de mes paroles
N’atteindra jamais la neuvième des Coupoles
Ni l’espace bas où les lourds génies s’envolent.
Plus haut. Piétinons l’esplanade ordonnancée !
Portons haut le Nombre et les justes tourbillons.
Étreignons le cercle : happons l’azur : assaillons
Plus haut ? sans espoir : il n’y a pas de rayons !
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Edgar Allan Poe est un américain dont la carrière en tant qu’auteur concerne plusieurs genres littéraires tels que la poésie, les romans, les nouvelles, les drames. Mais il est surtout connu pour ses contes et ses romans-policiers. L’homme est d’ailleurs considéré comme l’inventeur de ce nouveau type de récit. Il est aussi critique littéraire et éditeur. Lire la suite...
Haut Ciel Souverain, Seigneur Ciel au temple clair, –
Qu’on dit étreignant le bol renversé de l’air
De ta majesté d’azur de jade et de fer !Véritablement, si tu tiens ce qu’on proclame :
Étant, voyant tout et partout, et jusque sur
Le toit du Grand Vide, encerclant comme d’un mur
L’Éther spiralé profondément dur et pur.
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les routes avec la louange des veuves obstinées. Usez du ciment,
du faux marbre et de la boue séchée pour dresser les mérites de
ces dames respectables, – c’est votre emploi.Je garde le mien qui est d’offrir à une autre un léger tribut de
paroles, une arche de buée dans les yeux, un palais trouble
dansant au son du coeur et de la mer.
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Du frère cadet à l’aîné, la subordination. D’un ami à son ami,
toute la confiance, l’abandon, la similitude.*Mais pour elle, – de moi vers elle, – oserai-je dire et observer !Elle, qui retentit plus que tout ami en moi ; que j’appelle soeur
aînée délicieuse ; que je sers comme Princesse, – ô mère de tous
les élans de mon âme.Je lui dois par nature et destinée la stricte relation de distance,
d’extrême et de diversité.
Un poème de Victor Segalen
mes forces, je cherche encore à imaginer quoi pour lui complaire :Elle aime à déchirer la soie : je lui donnerai cent pieds de
tissu sonore. Mais ce cri n’est plus assez neuf.Elle aime à voir couler le vin et des gens qui s’enivrent :
mais le vin n’est pas assez âcre et ces vapeurs ne l’étourdi-
ssent plus.
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coulants, une voix pure et chantant goutte à goutte.Et quand parfois, malgré moi – du feu passe dans mon regard,
elle sait comment on l’attise en frémissant : eau jetée sur les
charbons rouges.*
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