Je t'adopte pour fils, accepte-moi pour père. Héraclius, empereur d'Orient Une citation de Pierre Corneille
Je t'adopte pour fils, accepte-moi pour père. Héraclius, empereur d'Orient Une citation de Pierre Corneille
L'affreux de la vie à la campagne, c'est d'être livré sans recours à la pluie, à la boue, à la neige, à la nuit. La Province. Une citation de François Mauriac
Les Babarottes
Ô choses de mon enfance, quelle impression vous m’avez laissée ! Il me semble que c’est hier, ce voyage sur le Rhône. Je vois encore le bateau, ses passagers, son équipage; j’entends le bruit des roues et le sifflet de la machine. Le capitaine s’appelait Géniès, le maître coq Montélimart. On n’oublie pas ces choses-là.
La traversée dura trois jours. Je passai ces trois jours sur le pont, descendant au salon juste pour manger et dormir. Le reste du temps, j’allais me mettre à la pointe extrême du navire, près de l’ancre.
Il y avait là une grosse cloche qu’on sonnait en entrant dans les villes: je m’asseyais à côté de cette cloche, parmi des tas de cordes; je posais la cage du perroquet entre mes jambes et je regardais. Le Rhône était si large qu’on voyait à peine ses rives. Moi, je l’aurais voulu encore plus large, et qu’il se fût appelé la mer ! Le ciel riait, l’onde était verte. De grandes barques descendaient au fil de l’eau. Des mariniers, guéant le fleuve à dos de mules, passaient près de nous en chantant. Parfois, le bateau longeait quelque île bien touffue, couverte de joncs et de saules. “ Oh ! une île déserte ! ” me disais-je dans moi-même; et je la dévorais des yeux…
Vers la fin du troisième jour, je crus que nous allions avoir un grain. Le ciel s’était assombri subitement; un brouillard épais dansait sur le fleuve; à l’avant du navire on avait allumé une grosse lanterne, et, ma foi, en présence de tous ces symptômes, je commençais à être ému… À ce moment, quelqu’un dit près de moi “ Voilà Lyon ! ” En même temps la grosse cloche se mit à sonner. C’était Lyon.
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Quand un politicien ne dit rien, il peut penser quelque chose. Dès qu'il parle, c'est qu'il ne pense à rien. Une citation de Michel Colucci, Coluche
Les bastes toutes violacées encore des anciennes vendanges
Il est mort ! Priez pour lui !
C’était un lundi du mois de juillet.
Ce jour-là, en sortant du collège, je m’étais laissé entraîner à faire une partie de barres, et lorsque je me décidai à rentrer à la maison, il était beaucoup plus tard que je n’aurais voulu. De la place des Terreaux à la rue Lanterne, je courus sans m’arrêter, mes livres à la ceinture, ma casquette entre les dents. Toutefois, comme j’avais une peur effroyable de mon père, je repris haleine une minute dans l’escalier, juste le temps d’inventer une histoire pour expliquer mon retard. Sur quoi, je sonnai bravement.
Ce fut M. Eyssette lui-même qui vint m’ouvrir. “ Comme tu viens tard ! ” me dit-il. Je commençais à débiter mon mensonge en tremblant; mais le cher homme ne me laissa pas achever et, m’attirant sur sa poitrine, il m’embrassa longuement et silencieusement.
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