Tu ne me verras pas. Je ne t’importunerai pas. Je vivrai dans ton ombre. Je t’entourerai
Les amoureuses d’Alphonse Daudet Les amoureuses est le premier travail écrit par Alphonse Daudet et publié en 1858. Ce sont ces poèmes qui feront connaitre Alphonse Daudet et surtout le reconnaitre. Alphonse Daudet le poète L’impératrice Eugénie sera touché par le poète, elle lui permettra de devenir le secrétaire particulier du Duc de Morny,…
En Camargue
le départ
Grande rumeur au château. Le messager vient d’apporter un mot du garde, moitié en français, moitié en provençal, annonçant qu’il y a eu déjà deux ou trois beaux passages de Galéjons, de Charlottines, et que les oiseaux de prime non plus ne manquaient pas.
” Vous êtes des nôtres ! ” m’ont écrit mes aimables voisins; et ce matin, au petit jour de cinq heures, leur grand break, chargé de fusils, de chiens, de victuailles, est venu me prendre au bas de la côte. Nous voilà roulant sur la route d’Arles, un peu sèche, un peu dépouillée, par ce matin de décembre où la verdure pâle des oliviers est à peine visible, et la verdure crue des chênes-kermès un peu trop hivernale et factice. Les étables se remuent. Il y a des réveils avant le jour qui allument la vitre des fermes; et dans les découpures de pierre de l’abbaye de Montmajour, des orfraies encore engourdies de sommeil battent de l’aile parmi les ruines. Pourtant nous croisons déjà le long des fossés de vieilles paysannes qui vont au marché au trot de leurs bourriquets. Elles viennent de la Ville-des-Baux. Six grandes lieues pour s’asseoir une heure sur les marches de Saint-Trophyme et vendre des petits paquets de simples ramassés dans la montagne !…
Maintenant voici les remparts d’Arles; des remparts bas et crénelés, comme on en voit sur les anciennes estampes où des guerriers armés de lances apparaissent en haut de talus moins grands qu’eux. Nous traversons au galop cette merveilleuse petite ville, une des plus pittoresques de France, avec ses balcons sculptés, arrondis, s’avançant comme des moucharabiés jusqu’au milieu des rues étroites, avec ses vieilles maisons noires aux petites portes, moresques, ogivales et basses, qui vous reportent au temps de Guillaume Court-Nez et des Sarrasins. À cette heure, il n’y a encore personne dehors. Le quai du Rhône seul est animé. Le bateau à vapeur qui fait le service de la Camargue chauffe au bas des marches, prêt à partir. Des ménagers en veste de cadis roux, des filles de La Roquette qui vont se louer pour des travaux des fermes, montent sur le pont avec nous, causant et riant entre eux. Sous les longues mantes brunes rabattues à cause de l’air vif du matin, la haute coiffure arlésienne fait la tête élégante et petite avec un joli grain d’effronterie, une envie de se dresser pour lancer le rire ou la malice plus loin… La cloche sonne; nous partons. Avec la triple vitesse du Rhône, de l’hélice, du mistral, les deux rivages se déroulent. D’un côté c’est la Crau, une plaine aride, pierreuse. De l’autre, la Camargue, plus verte, qui prolonge jusqu’à la mer son herbe courte et ses marais pleins de roseaux.
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Quel est, selon vous, le comble de la misère ? C’est un mec qui, quelle que soit
Il est étrange que cet effort de désincarnation au service d’une histoire imaginée ait une
Nostalgies de caserne
Ce matin, aux premières clartés de l’aube, un formidable roulement de tambour me réveille en sursaut… Ran plan plan ! Ran plan plan !…
Un tambour dans mes pins à pareille heure !… Voilà qui est singulier, par exemple.
Vite, vite, je me jette à bas de mon lit et je cours ouvrir la porte.
Personne ! Le bruit s’est tu… Du milieu des lambrusques mouillées, deux ou trois courlis s’envolent en secouant leurs ailes… Un peu de brise chante dans les arbres… Vers l’orient, sur la crête fine des Alpilles, s’entasse une poussière d’or d’où le soleil sort lentement… Un premier rayon frise déjà le toit du moulin. Au même moment, le tambour, invisible, se met à battre aux champs sous le couvert… Ran… plan… plan, plan, plan.
Le diable soit de la peau d’âne ! Je l’avais oubliée. Mais enfin, quel est donc le sauvage qui vient saluer l’aurore au fond des bois avec un tambour ?… J’ai beau regarder, je ne vois rien… rien que les touffes de lavande, et les pins qui dégringolent jusqu’en bas sur la route… Il y a peut-être par-là dans le fourré quelque lutin caché en train de se moquer de moi… C’est Ariel, sans doute, ou maître Puck. Le drôle se sera dit, en passant devant mon moulin:
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