Un mal qui répand la terreur,
Mal que le ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Mal que le ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés:
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie;
Nul mets n’excitait leur envie, Lire la suite...
L’apologue est un don qui vient des Immortels;
Ou, si c’est un présent des hommes,
Quiconque nous l’a fait mérite des autels:
Nous devons, tous tant que nous sommes,
Eriger en divinité
Le sage par qui fut ce bel art inventé.
C’est proprement un charme: il rend l’âme attentive,
Ou plutôt il la tient captive,
Nous attachant à des récits
Qui mènent à son gré les coeurs et les esprits. Lire la suite...
Ou, si c’est un présent des hommes,
Quiconque nous l’a fait mérite des autels:
Nous devons, tous tant que nous sommes,
Eriger en divinité
Le sage par qui fut ce bel art inventé.
C’est proprement un charme: il rend l’âme attentive,
Ou plutôt il la tient captive,
Nous attachant à des récits
Qui mènent à son gré les coeurs et les esprits. Lire la suite...
Le livre 6 des fables de Jean de La fontaine est publié intégralement, retrouvez le lievre et la tortue …
Bornons ici cette carrière. Les longs ouvrages me font peur.
Loin d’épuiser une matière,
On n’en doit prendre que la fleur.
Il s’en va temps que je reprenne
Un peu de forces et d’haleine,
Pour fournir à d’autres projets.
Amour, ce tyran de ma vie,
Veut que je change de sujets ;
Il faut contenter son envie.
Retournons à Psyché ; Damon, vous m’exhortez
Loin d’épuiser une matière,
On n’en doit prendre que la fleur.
Il s’en va temps que je reprenne
Un peu de forces et d’haleine,
Pour fournir à d’autres projets.
Amour, ce tyran de ma vie,
Veut que je change de sujets ;
Il faut contenter son envie.
Retournons à Psyché ; Damon, vous m’exhortez
La perte d’un époux ne va point sans soupirs.
On fait beaucoup de bruit, et puis on se console.
Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole ;
Le Temps ramène les plaisirs.
Entre la Veuve d’une année
Et la veuve d’une journée
La différence est grande : on ne croirait jamais
Que ce fût la même personne.
L’une fait fuir les gens, et l’autre a mille attraits.
Aux soupirs vrais ou faux celle-là s’abandonne ;
On fait beaucoup de bruit, et puis on se console.
Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole ;
Le Temps ramène les plaisirs.
Entre la Veuve d’une année
Et la veuve d’une journée
La différence est grande : on ne croirait jamais
Que ce fût la même personne.
L’une fait fuir les gens, et l’autre a mille attraits.
Aux soupirs vrais ou faux celle-là s’abandonne ;
La déesse Discorde ayant brouillé les dieux,
Et fait un grand procès là-haut pour une pomme,
On la fit déloger des cieux.
Chez l’animal qu’on appelle homme
On la reçut à bras ouverts,
Elle et Que-si-Que-non , son frère,
Avecque Tien-et-Mien, son père.
Elle nous fit l’honneur en ce bas univers
De préférer notre hémisphère
A celui des mortels qui nous sont opposés,
Et fait un grand procès là-haut pour une pomme,
On la fit déloger des cieux.
Chez l’animal qu’on appelle homme
On la reçut à bras ouverts,
Elle et Que-si-Que-non , son frère,
Avecque Tien-et-Mien, son père.
Elle nous fit l’honneur en ce bas univers
De préférer notre hémisphère
A celui des mortels qui nous sont opposés,
Le monde n’a jamais manqué de charlatans :
Cette science, de tout temps,
Fut en professeurs très fertile.
Tantôt l’un en théâtre affronte l’Achéron,
Et l’autre affiche par la ville
Qu’il est un passe-Cicéron.
Un des derniers se vantait d’être
En éloquence si grand maître,
Qu’il rendrait disert un badaud,
Un manant, un rustre, un lourdaud; Lire la suite...
Cette science, de tout temps,
Fut en professeurs très fertile.
Tantôt l’un en théâtre affronte l’Achéron,
Et l’autre affiche par la ville
Qu’il est un passe-Cicéron.
Un des derniers se vantait d’être
En éloquence si grand maître,
Qu’il rendrait disert un badaud,
Un manant, un rustre, un lourdaud; Lire la suite...
Le Phaéton d’une voiture à foin
Vit son char embourbé. Le pauvre homme était loin
De tout humain secours. C’était à la campagne
Près d’un certain canton de la basse Bretagne
Appelé Quimpercorentin.
On sait assez que le destin
Adresse là les gens quand il veut qu’on enrage.
Dieu nous préserve du voyage !
Pour venir au Chartier embourbé dans ces lieux,
Le voilà qui déteste et jure de son mieux. Lire la suite...
Vit son char embourbé. Le pauvre homme était loin
De tout humain secours. C’était à la campagne
Près d’un certain canton de la basse Bretagne
Appelé Quimpercorentin.
On sait assez que le destin
Adresse là les gens quand il veut qu’on enrage.
Dieu nous préserve du voyage !
Pour venir au Chartier embourbé dans ces lieux,
Le voilà qui déteste et jure de son mieux. Lire la suite...
Chacun se trompe ici-bas :
On voit courir après l’ombre
Tant de fous qu’on n’en sait pas
La plupart du temps le nombre.
Au chien dont parle Ésope il faut les renvoyer.
Ce chien, voyant sa proie en l’eau représentée,
La quitta pour l’image, et pensa se noyer.
La rivière devint tout d’un coup agitée;
A toute peine il regagna les bords,
Et n’eut ni l’ombre ni le corps.
On voit courir après l’ombre
Tant de fous qu’on n’en sait pas
La plupart du temps le nombre.
Au chien dont parle Ésope il faut les renvoyer.
Ce chien, voyant sa proie en l’eau représentée,
La quitta pour l’image, et pensa se noyer.
La rivière devint tout d’un coup agitée;
A toute peine il regagna les bords,
Et n’eut ni l’ombre ni le corps.
En ce monde il se faut l’un l’autre secourir :
Si ton voisin vient à mourir,
C’est sur toi que le fardeau tombe.
Un âne accompagnait un cheval peu courtois,
Celui-ci ne portant que son simple harnois,
Et le pauvre baudet si chargé qu’il succombe.
Il pria le cheval de l’aider quelque peu :
Autrement il mourrait devant qu’être à la ville.
«La prière, dit-il, n’en est pas incivile :
Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.» Lire la suite...
Si ton voisin vient à mourir,
C’est sur toi que le fardeau tombe.
Un âne accompagnait un cheval peu courtois,
Celui-ci ne portant que son simple harnois,
Et le pauvre baudet si chargé qu’il succombe.
Il pria le cheval de l’aider quelque peu :
Autrement il mourrait devant qu’être à la ville.
«La prière, dit-il, n’en est pas incivile :
Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.» Lire la suite...