Certain ours montagnard, ours à demi léché,
Confiné par le Sort dans un bois solitaire,
Nouveau Bellérophon vivait seul et caché.
Il fût devenu fou: la raison d’ordinaire
N’habite pas longtemps chez les gens séquestrés.
Il est bon de parler, et meilleur de se taire;
Mais tous deux sont mauvais alors qu’ils sont outrés.
Nul animal n’avait affaire
Dans les lieux que l’ours habitait:
Si bien que, tout ours qu’il était, Lire la suite...
Confiné par le Sort dans un bois solitaire,
Nouveau Bellérophon vivait seul et caché.
Il fût devenu fou: la raison d’ordinaire
N’habite pas longtemps chez les gens séquestrés.
Il est bon de parler, et meilleur de se taire;
Mais tous deux sont mauvais alors qu’ils sont outrés.
Nul animal n’avait affaire
Dans les lieux que l’ours habitait:
Si bien que, tout ours qu’il était, Lire la suite...
Un rat, hôte d’un champ, rat de peu de cervelle,
Des lares paternels un jour se trouva sou.
Il laisse là le champ, le grain et la javelle,
Va courir le pays, abandonne son trou.
Sitôt qu’il fut hors de la case :
«Que le monde, dit-il, est grand et spacieux !
Voici les Apennins, et voici le Caucase.»
La moindre taupinée était mont à ses yeux.
Au bout de quelques jours, le voyageur arrive
En un certain canton où Téthys sur la rive Lire la suite...
Des lares paternels un jour se trouva sou.
Il laisse là le champ, le grain et la javelle,
Va courir le pays, abandonne son trou.
Sitôt qu’il fut hors de la case :
«Que le monde, dit-il, est grand et spacieux !
Voici les Apennins, et voici le Caucase.»
La moindre taupinée était mont à ses yeux.
Au bout de quelques jours, le voyageur arrive
En un certain canton où Téthys sur la rive Lire la suite...
On cherche les rieurs, et moi je les évite.
Cet art veut, sur tout autre, un suprême mérite:
Dieu ne créa que pour les sots
Les méchants diseurs de bons mots.
J’en vais peut-être en une fable
Introduire un; peut-être aussi
Que quelqu’un trouvera que j’aurai réussi.
Un rieur était à la table
D’un financier, et n’avait en son coin
Que de petits poissons: tous les gros étaient loin. Lire la suite...
Cet art veut, sur tout autre, un suprême mérite:
Dieu ne créa que pour les sots
Les méchants diseurs de bons mots.
J’en vais peut-être en une fable
Introduire un; peut-être aussi
Que quelqu’un trouvera que j’aurai réussi.
Un rieur était à la table
D’un financier, et n’avait en son coin
Que de petits poissons: tous les gros étaient loin. Lire la suite...
Nous n’avons pas les yeux à l’épreuve des belles,
Ni les mains à celle de l’or :
Peu de gens gardent un trésor
Avec des soins assez fidèles.
Certain Chien, qui portait la pitance au logis,
S’était fait un collier du dîné de son maître.
Il était tempérant plus qu’il n’eût voulu l’être
Quand il voyait un mets exquis :
Mais enfin il l’était et tous tant que nous sommes
Nous nous laissons tenter à l’approche des biens.
Ni les mains à celle de l’or :
Peu de gens gardent un trésor
Avec des soins assez fidèles.
Certain Chien, qui portait la pitance au logis,
S’était fait un collier du dîné de son maître.
Il était tempérant plus qu’il n’eût voulu l’être
Quand il voyait un mets exquis :
Mais enfin il l’était et tous tant que nous sommes
Nous nous laissons tenter à l’approche des biens.
Rien ne pèse tant qu’un secret :
Le porter loin est difficile aux dames ;
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d’hommes qui sont femmes.
Pour éprouver la sienne un mari s’écria
La nuit étant près d’elle: «Ô Dieux, qu’est-ce-cela?
Je n’en puis plus, on me déchire!
Quoi? j’accouche d’un oeuf ! – D’un oeuf? – Oui, le voilà,
Frais et nouveau pondu. Gardez bien de le dire:
On m’appellerait poule; enfin n’en parlez pas.”
Le porter loin est difficile aux dames ;
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d’hommes qui sont femmes.
Pour éprouver la sienne un mari s’écria
La nuit étant près d’elle: «Ô Dieux, qu’est-ce-cela?
Je n’en puis plus, on me déchire!
Quoi? j’accouche d’un oeuf ! – D’un oeuf? – Oui, le voilà,
Frais et nouveau pondu. Gardez bien de le dire:
On m’appellerait poule; enfin n’en parlez pas.”
Par des vœux importuns nous fatiguons les dieux,
Souvent pour des sujets même indignes des hommes:
Il semble que le Ciel sur tous tant que nous sommes
Soit obligé d’avoir incessamment les yeux,
Et que le plus petit de la race mortelle,
A chaque pas qu’il fait, à chaque bagatelle,
Doive intriguer l’Olympe et tous ses citoyens
Comme s’il s’agissait des Grecs et des Troyens.
Un sot, par une puce eut l’épaule mordue;
Dans les plis de ses draps elle alla se loger.
Souvent pour des sujets même indignes des hommes:
Il semble que le Ciel sur tous tant que nous sommes
Soit obligé d’avoir incessamment les yeux,
Et que le plus petit de la race mortelle,
A chaque pas qu’il fait, à chaque bagatelle,
Doive intriguer l’Olympe et tous ses citoyens
Comme s’il s’agissait des Grecs et des Troyens.
Un sot, par une puce eut l’épaule mordue;
Dans les plis de ses draps elle alla se loger.
La qualité d’ambassadeur
Peut-elle s’abaisser à des contes vulgaires?
Vous puis-je offrir mes vers et leurs grâces légères
S’ils osent quelquefois prendre un air de grandeur,
Seront-ils point traités par vous de téméraires?
Vous avez bien d’autres affaires
A démêler que les débats
Du lapin et de la belette.
Lisez-les, ne les lisez pas;
Peut-elle s’abaisser à des contes vulgaires?
Vous puis-je offrir mes vers et leurs grâces légères
S’ils osent quelquefois prendre un air de grandeur,
Seront-ils point traités par vous de téméraires?
Vous avez bien d’autres affaires
A démêler que les débats
Du lapin et de la belette.
Lisez-les, ne les lisez pas;
Un Savetier chantait du matin jusqu’au soir :
C’était merveilles de le voir,
Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu’aucun des sept sages.
Son voisin au contraire, étant tout cousu d’or,
Chantait peu, dormait moins encor.
C’était un homme de finance.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le Savetier alors en chantant l’éveillait,
Et le Financier se plaignait,
C’était merveilles de le voir,
Merveilles de l’ouïr ; il faisait des passages,
Plus content qu’aucun des sept sages.
Son voisin au contraire, étant tout cousu d’or,
Chantait peu, dormait moins encor.
C’était un homme de finance.
Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le Savetier alors en chantant l’éveillait,
Et le Financier se plaignait,
La Mort ne surprend point le sage ;
Il est toujours prêt à partir,
S’étant su lui-même avertir
Du temps où l’on se doit résoudre à ce passage.
Ce temps, hélas ! embrasse tous les temps :
Qu’on le partage en jours, en heures, en moments,
Il n’en est point qu’il ne comprenne
Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine ;
Et le premier instant où les enfants des rois
Il est toujours prêt à partir,
S’étant su lui-même avertir
Du temps où l’on se doit résoudre à ce passage.
Ce temps, hélas ! embrasse tous les temps :
Qu’on le partage en jours, en heures, en moments,
Il n’en est point qu’il ne comprenne
Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine ;
Et le premier instant où les enfants des rois
J’ai laissé ma souffrance à l’aube de tes lèvres, Le Petit Prince a dit « dessine-moi la vie » Alors j’ai dessiné un joli cœur fleuri, Pour toi mon Petit Prince aux boucles de lumière.