Jupiter, voyant nos fautes,
Dit un jour, du haut des airs:
«Remplissons de nouveaux hôtes
Les cantons de l’univers
Habités par cette race
Qui m’importune et me lasse.
Va-t’en, Mercure, aux Enfers ;
Amène-moi la Furie
La plus cruelle des trois.
Race que j’ai trop chérie, Lire la suite...
Dit un jour, du haut des airs:
«Remplissons de nouveaux hôtes
Les cantons de l’univers
Habités par cette race
Qui m’importune et me lasse.
Va-t’en, Mercure, aux Enfers ;
Amène-moi la Furie
La plus cruelle des trois.
Race que j’ai trop chérie, Lire la suite...
Entre deux bourgeois d’une ville
S’émut jadis un différend:
L’un était pauvre, mais habile;
L’autre riche, mais ignorant.
Celui-ci sur son concurrent
Voulait emporter l’avantage,
Prétendait que tout homme sage
Était tenu de l’honorer.
C’était tout homme sot; car pourquoi révérer
Des biens dépourvus de mérite? Lire la suite...
S’émut jadis un différend:
L’un était pauvre, mais habile;
L’autre riche, mais ignorant.
Celui-ci sur son concurrent
Voulait emporter l’avantage,
Prétendait que tout homme sage
Était tenu de l’honorer.
C’était tout homme sot; car pourquoi révérer
Des biens dépourvus de mérite? Lire la suite...
Un marchand Grec en certaine contrée Faisait trafic. Un bassa l’appuyait ; De quoi le grec en bassa le payait, Non en marchand: tant c’est chère denrée Qu’un protecteur. Celui-ci coûtait tant, Que notre Grec s’allait partout plaignant. Trois autres Turcs, d’un rang moindre en puissance, Lui vont offrir leur support en commun. Eux trois…
Il se faut entr’aider, c’est la loi de Nature
L’âne un jour pourtant s’en moqua :
Et ne sais comme il y manqua;
Car il est bonne créature
Il allait par pays, accompagné du chien,
Gravement, sans songer à rien,
Tous deux suivis d’un commun maître.
Ce maître s’endormit: l’âne se mit à paître.
Il était alors dans un pré
Dont l’herbe était fort à son gré. Lire la suite...
L’âne un jour pourtant s’en moqua :
Et ne sais comme il y manqua;
Car il est bonne créature
Il allait par pays, accompagné du chien,
Gravement, sans songer à rien,
Tous deux suivis d’un commun maître.
Ce maître s’endormit: l’âne se mit à paître.
Il était alors dans un pré
Dont l’herbe était fort à son gré. Lire la suite...
On rencontre sa destinée
Souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter.
Un père eut pour toute lignée
Un fils qu’il aima trop, jusques à consulter
Sur le sort de sa géniture
Les diseurs de bonne aventure.
Un de ces gens lui dit que des lions surtout
Il éloignât l’enfant jusques à certain âge;
Jusqu’à vingt ans, point davantage.
Le père, pour venir à bout Lire la suite...
Souvent par des chemins qu’on prend pour l’éviter.
Un père eut pour toute lignée
Un fils qu’il aima trop, jusques à consulter
Sur le sort de sa géniture
Les diseurs de bonne aventure.
Un de ces gens lui dit que des lions surtout
Il éloignât l’enfant jusques à certain âge;
Jusqu’à vingt ans, point davantage.
Le père, pour venir à bout Lire la suite...
Se croire un personnage est fort commun en France :
On y fait l’homme d’importance,
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois.
C’est proprement le mal françois :
La sotte vanité nous est particulière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière :
Leur orgueil me semble, en un mot,
Beaucoup plus fou, mais pas si sot.
Donnons quelque image du nôtre,
Qui, sans doute, en vaut bien un autre. Lire la suite...
On y fait l’homme d’importance,
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois.
C’est proprement le mal françois :
La sotte vanité nous est particulière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière :
Leur orgueil me semble, en un mot,
Beaucoup plus fou, mais pas si sot.
Donnons quelque image du nôtre,
Qui, sans doute, en vaut bien un autre. Lire la suite...
La femme du lion mourut ;
Aussitôt chacun accourut
Pour s’acquitter envers le prince
De certains compliments de consolation
Qui sont surcroît d’affliction.
Il fit avertir sa province
Que les obsèques se feraient
Un tel jour, en tel lieu, ses prévôts y seraient
Pour régler la cérémonie,
Et pour placer la compagnie.
Aussitôt chacun accourut
Pour s’acquitter envers le prince
De certains compliments de consolation
Qui sont surcroît d’affliction.
Il fit avertir sa province
Que les obsèques se feraient
Un tel jour, en tel lieu, ses prévôts y seraient
Pour régler la cérémonie,
Et pour placer la compagnie.
J’avais Esope quitté,
Pour être tout à Boccace ;
Mais une divinité
Veut revoir sur le Parnasse
Des fables de ma façon.
Or d’aller lui dire «Non»
Sans quelque valable excuse,
Ce n’est pas comme on en use
Avec des divinités,
Surtout quand ce sont de celles
Pour être tout à Boccace ;
Mais une divinité
Veut revoir sur le Parnasse
Des fables de ma façon.
Or d’aller lui dire «Non»
Sans quelque valable excuse,
Ce n’est pas comme on en use
Avec des divinités,
Surtout quand ce sont de celles
Une chèvre, un mouton, avec un cochon gras,
Montés sur un même char, s’en allaient à la foire.
Leur divertissement ne les y portait pas ;
On s’en allait les vendre, à ce que dit l’histoire :
Le charton n’avait pas dessein
De les mener voir Tabarin.
Dom pourceau criait en chemin
Comme s’il avait eu cent bouchers à ses trousses.
C’était une clameur à rendre les gens sourds.
Les autres animaux, créatures plus douces, Lire la suite...
Montés sur un même char, s’en allaient à la foire.
Leur divertissement ne les y portait pas ;
On s’en allait les vendre, à ce que dit l’histoire :
Le charton n’avait pas dessein
De les mener voir Tabarin.
Dom pourceau criait en chemin
Comme s’il avait eu cent bouchers à ses trousses.
C’était une clameur à rendre les gens sourds.
Les autres animaux, créatures plus douces, Lire la suite...
Deux vrais amis vivaient au Monomotapa;
L’un ne possédait rien qui n’appartînt à l’autre.
Les amis de ce pays-là
Valent bien, dit-on, ceux du nôtre.
Une nuit que chacun s’occupait au sommeil,
Et mettait à profit l’absence de soleil,
Un de nos deux amis sort du lit en alarme ;
Il court chez son intime, éveille les valets :
Morphée avait touché le seuil de ce palais.
L’ami couché s’étonne; il prend sa bourse, il s’arme, Lire la suite...
L’un ne possédait rien qui n’appartînt à l’autre.
Les amis de ce pays-là
Valent bien, dit-on, ceux du nôtre.
Une nuit que chacun s’occupait au sommeil,
Et mettait à profit l’absence de soleil,
Un de nos deux amis sort du lit en alarme ;
Il court chez son intime, éveille les valets :
Morphée avait touché le seuil de ce palais.
L’ami couché s’étonne; il prend sa bourse, il s’arme, Lire la suite...