Un lion décrépit, goutteux, n’en pouvant plus,
Voulait que l’on trouvât remède à la vieillesse.
Alléguer l’impossible aux rois, c’est un abus.
Celui-ci parmi chaque espèce
Manda des médecins; il en est de tous arts.
Médecins au lion viennent de toutes parts;
De tous côtés lui vient des donneurs de recettes.
Dans les visites qui sont faites,
Le renard se dispense et se tient clos et coi.
Le loup en fait sa cour, daubeau coucher du roi,
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Voulait que l’on trouvât remède à la vieillesse.
Alléguer l’impossible aux rois, c’est un abus.
Celui-ci parmi chaque espèce
Manda des médecins; il en est de tous arts.
Médecins au lion viennent de toutes parts;
De tous côtés lui vient des donneurs de recettes.
Dans les visites qui sont faites,
Le renard se dispense et se tient clos et coi.
Le loup en fait sa cour, daubeau coucher du roi,
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Fureur d'accumuler, monstre de qui les yeux
Regardent comme un point tous les bienfaits des dieux,
Te combattrai-je en vain sans cesse, en cet ouvrage ?
Quel temps demandes-tu pour suivre mes leçons ?
L'homme, sourd à ma voix comme à celle du sage,
Ne dira-t-il jamais : " C'est assez, jouissons " ?
– Hâte-toi mon ami, tu n'as pas tant à vivre.
Je te rebats ce mot, car il vaut tout un livre :
Jouis. – Je le ferai. – Mais quand donc ? – Dès demain.
– Eh! mon ami, la mort te peut prendre en chemin :
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Regardent comme un point tous les bienfaits des dieux,
Te combattrai-je en vain sans cesse, en cet ouvrage ?
Quel temps demandes-tu pour suivre mes leçons ?
L'homme, sourd à ma voix comme à celle du sage,
Ne dira-t-il jamais : " C'est assez, jouissons " ?
– Hâte-toi mon ami, tu n'as pas tant à vivre.
Je te rebats ce mot, car il vaut tout un livre :
Jouis. – Je le ferai. – Mais quand donc ? – Dès demain.
– Eh! mon ami, la mort te peut prendre en chemin :
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Que j'ai toujours haï les pensers du vulgaire !
Qu'il me semble profane, injuste et téméraire,
Mettant de faux milieux entre la chose et lui
Et mesurant par soi ce qu'il voit en autrui !
Le maître d'Epicure en fit l'apprentissage.
Son pays le crut fou : petits esprits ! Mais quoi ?
Aucun n'est prophète chez soi.
Ces gens étaient les fous, Démocrite le sage.
L'erreur alla si loin qu'Abdère députa
Vers Hippocrate et l'invita,
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Qu'il me semble profane, injuste et téméraire,
Mettant de faux milieux entre la chose et lui
Et mesurant par soi ce qu'il voit en autrui !
Le maître d'Epicure en fit l'apprentissage.
Son pays le crut fou : petits esprits ! Mais quoi ?
Aucun n'est prophète chez soi.
Ces gens étaient les fous, Démocrite le sage.
L'erreur alla si loin qu'Abdère députa
Vers Hippocrate et l'invita,
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Les vertus devraient être soeurs,
Ainsi que les vices frères.
Dès que l'un de ceux-ci s'empare de nos coeurs,
J'entends de ceux qui, n'étant pas contraires,
Peuvent loger sous même toit.
A l'égard des vertus, rarement on les voit
Toutes en un sujet éminemment placées
Se tenir par la main sans être dispersées.
L'un est vaillant, mais prompt; l'autre est prudent, mais froid.
Parmi les animaux, le chien se pique d'être
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Ainsi que les vices frères.
Dès que l'un de ceux-ci s'empare de nos coeurs,
J'entends de ceux qui, n'étant pas contraires,
Peuvent loger sous même toit.
A l'égard des vertus, rarement on les voit
Toutes en un sujet éminemment placées
Se tenir par la main sans être dispersées.
L'un est vaillant, mais prompt; l'autre est prudent, mais froid.
Parmi les animaux, le chien se pique d'être
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Laridon et César, frères dont l'origine
Venait de chiens fameux, beaux, bien faits et hardis,
A deux maîtres divers échus au temps jadis,
Hantaient, l'un les forêts, et l'autre la cuisine.
Ils avaient eu d'abord chacun un autre nom;
Mais la diverse nourriture
Fortifiant en l'un cette heureuse nature,
En l'autre l'altérant, un certain marmiton
Nomma celui-ci Laridon.
Son frère, ayant couru mainte haute aventure,
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Venait de chiens fameux, beaux, bien faits et hardis,
A deux maîtres divers échus au temps jadis,
Hantaient, l'un les forêts, et l'autre la cuisine.
Ils avaient eu d'abord chacun un autre nom;
Mais la diverse nourriture
Fortifiant en l'un cette heureuse nature,
En l'autre l'altérant, un certain marmiton
Nomma celui-ci Laridon.
Son frère, ayant couru mainte haute aventure,
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Avec grand bruit et grand fracas
Un torrent tombait des montagnes :
Tout fuyait devant lui : l'horreur suivait ses pas ;
Il faisait trembler les campagnes.
Nul voyageur n'osait passer
Une barrière si puissante :
Un seul vit des voleurs ; et, se sentant presser,
Il mit entre eux et lui cette onde menaçante.
Ce n'était que menace et bruit sans profondeur:
Notre homme enfin n'eut que la peur.
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Un torrent tombait des montagnes :
Tout fuyait devant lui : l'horreur suivait ses pas ;
Il faisait trembler les campagnes.
Nul voyageur n'osait passer
Une barrière si puissante :
Un seul vit des voleurs ; et, se sentant presser,
Il mit entre eux et lui cette onde menaçante.
Ce n'était que menace et bruit sans profondeur:
Notre homme enfin n'eut que la peur.
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Quatre animaux divers, le chat Grippe-fromage,
Triste oiseau le hibou, Ronge-maille le rat,
Dame belette au long corsage
Toutes gens d’esprit scélérat,
Hantaient le tronc pourri d’un pin vieux et sauvage.
Tant y furent, qu’un soir, à l’entour de ce pin
L’homme tendit ses rets. Le chat, de grand matin,
Sort pour aller chercher sa proie.
Les derniers traits de l’ombre empêchent qu’il ne voie
Le filet: il y tombe, en danger de mourir; Lire la suite...
Triste oiseau le hibou, Ronge-maille le rat,
Dame belette au long corsage
Toutes gens d’esprit scélérat,
Hantaient le tronc pourri d’un pin vieux et sauvage.
Tant y furent, qu’un soir, à l’entour de ce pin
L’homme tendit ses rets. Le chat, de grand matin,
Sort pour aller chercher sa proie.
Les derniers traits de l’ombre empêchent qu’il ne voie
Le filet: il y tombe, en danger de mourir; Lire la suite...
Une traîtresse voix bien souvent vous appelle; Ne vous pressez donc nullement : Ce n’était pas un sot, non, non, et croyez-m’en, Que le chien de Jean de Nivelle. Un citoyen du Mans, chapon de son métier, Etait sommé de comparaître Par devant les lares du maître Au pied d’un tribunal que nous nommons foyer….