J’ai pris l’étroit sentier qui contourne l’arête
Du grand mont incliné sur les flots clairs et bleus ;
Je suis, au bout d’une heure, arrivé sur la crête,
Et je me suis assis sur le sol onduleux.
Puis j’ai prêté l’oreille aux murmures étranges
Qui venaient lentement expirer jusqu’à moi,
Bourdonnements, sanglots, rires, vagues mélanges,
Auxquels l’âme répond sans s’expliquer pourquoi.
Elle tressaille et vibre, et semble reconnaître
Ce langage mystique et tout harmonieux ;
Du grand mont incliné sur les flots clairs et bleus ;
Je suis, au bout d’une heure, arrivé sur la crête,
Et je me suis assis sur le sol onduleux.
Puis j’ai prêté l’oreille aux murmures étranges
Qui venaient lentement expirer jusqu’à moi,
Bourdonnements, sanglots, rires, vagues mélanges,
Auxquels l’âme répond sans s’expliquer pourquoi.
Elle tressaille et vibre, et semble reconnaître
Ce langage mystique et tout harmonieux ;
Il faisait gris dans ma demeure
J’ai dit : « Dehors luit le soleil,
Mon âme a besoin à cette heure
De clartés et d’éclats vermeil ! »
Il faisait triste dans la plaine ;
J’ai dit : « Quittons l’obscurité ! »
Et sur la sommité lointaine
Avec espoir je suis monté.
La montagne était pleine d’ombre ;
J’ai dit : « Fuyons dans l’infini,
J’ai dit : « Dehors luit le soleil,
Mon âme a besoin à cette heure
De clartés et d’éclats vermeil ! »
Il faisait triste dans la plaine ;
J’ai dit : « Quittons l’obscurité ! »
Et sur la sommité lointaine
Avec espoir je suis monté.
La montagne était pleine d’ombre ;
J’ai dit : « Fuyons dans l’infini,
Oh ! qui dira jamais la douleur impuissante
De Pégase arrêté dans son essor divin
Et qui sent tressaillir son aile frémissante
Sous le harnais pesant qu’il veut briser en vain !
Son être est dévoré par un espoir immense.
Il voudrait s’élancer dans l’air étincelant ;
Mais sur le champ étroit que son maître ensemence
Il doit traîner le soc d’un pas égal et lent.
Et comme, malgré lui, sa passion l’anime,
Comme il cherche toujours à reprendre son vol,
De Pégase arrêté dans son essor divin
Et qui sent tressaillir son aile frémissante
Sous le harnais pesant qu’il veut briser en vain !
Son être est dévoré par un espoir immense.
Il voudrait s’élancer dans l’air étincelant ;
Mais sur le champ étroit que son maître ensemence
Il doit traîner le soc d’un pas égal et lent.
Et comme, malgré lui, sa passion l’anime,
Comme il cherche toujours à reprendre son vol,
Je voudrais dans un chant mettre toute mon âme,
Le rayon du ciel bleu, le parfum des grands bois,
La force du soleil, la chaleur de la flamme,
Et toutes les beautés comme toutes les voix…
Mais il faudrait un luth aux cordes plus puissantes :
Devant ce grand désir le mien pleure attristé ;
Tel l’oiseau qui, malgré ses ailes frémissantes,
Doit s’arrêter vaincu devant l’immensité.
Il aura beau franchir les mornes étendues,
S’égarer au milieu des univers nouveaux,
Le rayon du ciel bleu, le parfum des grands bois,
La force du soleil, la chaleur de la flamme,
Et toutes les beautés comme toutes les voix…
Mais il faudrait un luth aux cordes plus puissantes :
Devant ce grand désir le mien pleure attristé ;
Tel l’oiseau qui, malgré ses ailes frémissantes,
Doit s’arrêter vaincu devant l’immensité.
Il aura beau franchir les mornes étendues,
S’égarer au milieu des univers nouveaux,
S'il existait un Dieu bon, ne serait-on pas forcé de convenir qu'il néglige étrangement en cette vie, le plus grand nombre des hommes ? Il semblerait que ce Dieu n'a créé les nations que pour être les jouets des passions et des folies de ses représentants sur terre. Paul-Henri, baron d'Holbach Une citation sur la folie