Articles by eric


  Comme des oiselets fuyant les avalanches Et sous la tendre mousse abritant leur duvet, À son premier repos le Bébé réchauffait Ses pieds roses blottis dans le nid des mains blanches.  

  I Le soleil de décembre est disparu sans flammes. Il neige. C’est Noël. Le mystère des cieux Donne, en la grande paix du soir silencieux, La blancheur à la terre et la lumière aux âmes.  

  Les cloches par trois fois, dans l’heure fugitive Du jour, viennent frapper notre oreille attentive, En tout endroit chrétien où nous portons nos pas. Et comme dans les jours, trois fois dans notre vie, Aux instants solennels, vibre leur harmonie : Le baptême, l’hymen et les sanglots du glas !  

Patrie ! ô nom sacré, te comprenons-nous bien ?
Ce n’est pas seulement tel espace de terre
Dont un traité brutal a fixé la frontière,
Qu’évoque pour nos cœurs ton sens magicien.
C’est plus que tout cela, Canadiens, la patrie !

C’est le bleu Saint-Laurent, c’est le noir Saguenay ;
C’est la sainte douleur d’un peuple abandonné,
Notre foi, notre histoire et sa chevalerie,
Le respect du passé, l’espoir en l’avenir ;
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Étoiles ! tourbillon de poussière sublime
Qu’un vent mystique emporte au fond du ciel désert,
À vouloir vous compter, notre calcul se perd
Dans le vertigineux mystère de l’abîme.

Étoiles, tourbillon de poussière sublime !
Le puissant télescope ouvre son œil en vain.
Vous n’avez pas livré le secret de votre être,
Et nous vous admirons sans pouvoir vous connaître,
Quand descend dans le soir votre rêve divin,
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Quand je me relevai sur le Cap légendaire,
Il projetait une ombre immense au roc voisin ;
Plus le disque écroulé penchait vers son déclin,
Plus l’ombre s’allongeait tout au loin sur la terre.
Couvrant gorges et monts, ce voile violet
En deux plans bien tranchés partageait l’étendue :
Déjà l’aile du Soir à droite frissonnait ;
Jusqu’aux derniers confins où pénétrait la vue,
À gauche, tout vibrait dans le ruissellement
De l’or et du rubis répandus comme une onde :
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Combien d’heures, hélas ! trop brèves, sont passées,
Pendant que jusqu’à Dieu s’élevaient nos pensées,
Et que, dans le repos du jour silencieux,
J’enivrais de grandeur mon esprit et mes yeux !
Le soleil au zénith couronnait sa carrière.
Mon rapide aviron troubla la pureté
De l’onde chatoyante où jouait la lumière,
Et j’atteignis bientôt le Cap Éternité.
Dans l’anse où les cailloux éboulés forment chaîne,
Le rocher moins abrupt me permit d’aborder
Près d’un torrent que j’entendais déjà gronder.
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Les deux Caps éternels, par différentes voies,
Vers les secrets divins élèvent la pensée.

L’un, comme un escalier somptueux et royal,
Offre ses trois degrés qu’une forêt touffue
Recouvre d’un tapis velouté de sinople.

Aussi la Trinité, par les degrés du rêve,
Facilite au croyant l’ascension du ciel,
Convie à la splendeur des extases divines
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Fronton vertigineux dont un monde est le temple,
C’est à l’éternité que ce cap fait songer :
Laisse en face de lui l’heure se prolonger
Silencieusement, ô mon âme, et contemple !

Défiant le calcul, au sein du fleuve obscur
Il plonge ; le miroir est digne de l’image.
Et quand le vent s’endort au large, le nuage
Couronne son front libre au pays de l’azur.
Le plomb du nautonier à sa base s’égare,
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