La nuit, qui livre l’homme à ses réflexions,
Et qui laisse à son cœur mordre les passions,
Pleine de perfidie et d’embûches secrètes,
Jetait sur les géants ses ombres inquiètes.
Le sommeil ne bénit que des fronts innocents ;
Leur lourd sommeil n’était que l’ivresse des sens,
Morne assoupissement, stupeur et léthargie
Du buveur effréné qui succombe à l’orgie.
Tous ces fronts, où la peur secouait le remord,
Ne rêvaient, assoupis, que le crime ou la mort ;
De leurs cœurs, en dormant, ils écartaient des glaives,
Et la nuit sanglotait, pleine du bruit des rêves !
Et qui laisse à son cœur mordre les passions,
Pleine de perfidie et d’embûches secrètes,
Jetait sur les géants ses ombres inquiètes.
Le sommeil ne bénit que des fronts innocents ;
Leur lourd sommeil n’était que l’ivresse des sens,
Morne assoupissement, stupeur et léthargie
Du buveur effréné qui succombe à l’orgie.
Tous ces fronts, où la peur secouait le remord,
Ne rêvaient, assoupis, que le crime ou la mort ;
De leurs cœurs, en dormant, ils écartaient des glaives,
Et la nuit sanglotait, pleine du bruit des rêves !
A chaque acte infernal de ce lugubre drame,
Le visage des dieux montrait leur joie infâme.
On lisait sur leurs fronts, moites de cruauté,
Que- la douleur humaine était leur volupté,
Et plus ce jeu féroce outrageait la nature,
Plus l’applaudissement égalait la torture.
Des battements de mains la salle s’ébranlait.
Du féroce Nemphed le front seul se voilait.
Distrait, et sur les yeux la paupière abaissée,
Il roulait dans son front quelque lourde pensée.
Son empire glissant lui pesait dans la main,
Et son règne d’un jour penchait sans lendemain.
Lire la suite...
Le visage des dieux montrait leur joie infâme.
On lisait sur leurs fronts, moites de cruauté,
Que- la douleur humaine était leur volupté,
Et plus ce jeu féroce outrageait la nature,
Plus l’applaudissement égalait la torture.
Des battements de mains la salle s’ébranlait.
Du féroce Nemphed le front seul se voilait.
Distrait, et sur les yeux la paupière abaissée,
Il roulait dans son front quelque lourde pensée.
Son empire glissant lui pesait dans la main,
Et son règne d’un jour penchait sans lendemain.
Lire la suite...
Quand le maître des dieux sur l’homme et sur la femme
Dans un premier regard eut assouvi son âme,
Les bourreaux prosternés racontèrent comment
La mort, éclair vengeur tombé du firmament,
Avait exécuté leurs volontés suprêmes,
Pulvérisé l’impie et puni ses blasphèmes ;
Comment ce nid obscur de malédiction,
D’où sortait le murmure et la sédition,
Avait vu dévorer en cendre par les flammes
Ce livre empoisonneur qui fascinait les âmes ;
Comment, de cette grotte hôtes mystérieux,
Ces deux beaux étrangers avaient ravi leurs yeux,
Et comment, transportés dans la barque céleste,
Ils attendaient, soumis, leur destin d’un seul geste.
Lire la suite...
Dans un premier regard eut assouvi son âme,
Les bourreaux prosternés racontèrent comment
La mort, éclair vengeur tombé du firmament,
Avait exécuté leurs volontés suprêmes,
Pulvérisé l’impie et puni ses blasphèmes ;
Comment ce nid obscur de malédiction,
D’où sortait le murmure et la sédition,
Avait vu dévorer en cendre par les flammes
Ce livre empoisonneur qui fascinait les âmes ;
Comment, de cette grotte hôtes mystérieux,
Ces deux beaux étrangers avaient ravi leurs yeux,
Et comment, transportés dans la barque céleste,
Ils attendaient, soumis, leur destin d’un seul geste.
Lire la suite...
Cependant, descendu sur l’horrible tempête.
L’esquif des hautes tours rasait le sombre faîte.
On eût dit à leur foule, à leurs sommets pressés,
En aiguilles, en arcs, en minarets dressés,
Une forêt de pierre où les granits, les marbres,
Auraient germé d’eux-même et végétaient en arbres :
Pyramides, palais bâtis pour des géants,
Ponts immenses montant sur leurs cintres béants,
Arcs sur arcs élevant de larges plates-formes ’
Lire la suite...
L’esquif des hautes tours rasait le sombre faîte.
On eût dit à leur foule, à leurs sommets pressés,
En aiguilles, en arcs, en minarets dressés,
Une forêt de pierre où les granits, les marbres,
Auraient germé d’eux-même et végétaient en arbres :
Pyramides, palais bâtis pour des géants,
Ponts immenses montant sur leurs cintres béants,
Arcs sur arcs élevant de larges plates-formes ’
Lire la suite...
Les vagues de la mer, sur leur écume rose,
Déroulaient à grands flots les feux de l’aube éclose,
Quand les jeunes époux, à ses tièdes clartés,
S’éveillèrent au sein de ces lieux enchantés !
Les tigres, les lions, les panthères, les aigles,
De leur féroce instinct interrompant les règles,
Couchés à côté d’eux sur des gazons épais,
D’un oeil tranquille et doux les regardaient en paix,
Et les enfants, baisant leur toison fauve et noire,
Mettaient leurs bras de lait entre leurs dents d’ivoire.
Lire la suite...
Déroulaient à grands flots les feux de l’aube éclose,
Quand les jeunes époux, à ses tièdes clartés,
S’éveillèrent au sein de ces lieux enchantés !
Les tigres, les lions, les panthères, les aigles,
De leur féroce instinct interrompant les règles,
Couchés à côté d’eux sur des gazons épais,
D’un oeil tranquille et doux les regardaient en paix,
Et les enfants, baisant leur toison fauve et noire,
Mettaient leurs bras de lait entre leurs dents d’ivoire.
Lire la suite...
Ainsi ces deux époux, seuls, possesseurs d’un monde,
Suivaient jour après jour leur route vagabonde,
Avaient devant leurs pas l’univers tout entier,
Et, sans but que l’amour, s’y traçaient leur sentier.
Ils semblaient seulement dans leur marche pressée
De leurs premiers tyrans vouloir fuir la pensée,
Et, cherchant par instinct les plus tièdes climats,
Aux mers où meurt le jour ils dirigeaient leurs pas.
Ils pensaient qu’en marchant plus loin, plus loin encore,
Lire la suite...
Suivaient jour après jour leur route vagabonde,
Avaient devant leurs pas l’univers tout entier,
Et, sans but que l’amour, s’y traçaient leur sentier.
Ils semblaient seulement dans leur marche pressée
De leurs premiers tyrans vouloir fuir la pensée,
Et, cherchant par instinct les plus tièdes climats,
Aux mers où meurt le jour ils dirigeaient leurs pas.
Ils pensaient qu’en marchant plus loin, plus loin encore,
Lire la suite...
Mais, tandis que la nuit couvre ces murs funèbres,
Des pas entrecoupés rôdent dans les ténèbres.
Qui donc, posant ses pieds muets sur le rocher,
De la tour de la mort ose ainsi s’approcher ?
Pourquoi s’arrête-t-il de distance en distance
Comme pour épier, écouter le silence ?
Lire la suite...
Des pas entrecoupés rôdent dans les ténèbres.
Qui donc, posant ses pieds muets sur le rocher,
De la tour de la mort ose ainsi s’approcher ?
Pourquoi s’arrête-t-il de distance en distance
Comme pour épier, écouter le silence ?
Lire la suite...
Depuis le jour maudit de la fatale épreuve,
Les jours avaient coulé comme les flots du fleuve;
Insensibles et purs, et rapides pour tous,
Au désert, excepté pour l’épouse et l’époux.
Cédant avec douleur à Selma qui le brave,
Et pour sauver du moins les jours de son esclave,
Le vieux chef, vainement regrettant son trésor,
Lire la suite...
Les jours avaient coulé comme les flots du fleuve;
Insensibles et purs, et rapides pour tous,
Au désert, excepté pour l’épouse et l’époux.
Cédant avec douleur à Selma qui le brave,
Et pour sauver du moins les jours de son esclave,
Le vieux chef, vainement regrettant son trésor,
Lire la suite...
Or, les chefs rassemblés dirent le lendemain :
« Les chasseurs de ces monts ont tenté le chemin;
Ne voyant plus en bas leurs sept fils reparaître,
Plus nombreux et plus forts ils monteront peut-être.
La place où, sous les bois, ont brouté nos chameaux,
Les fruits dont notre main dépouilla les rameaux
Leur montreront la terre où nos dieux nous font vivre;
Fuyons si loin, si loin, qu’ils ne puissent nous suivre.
Le soleil, qui des cieux descend de mois en mois,
N’attiédit plus assez l’air élevé des bois;
Descendons avec lui sur les bords de l’Oronte,
Et, cachés dans son lit, attendons qu’à remonte.»
Lire la suite...
« Les chasseurs de ces monts ont tenté le chemin;
Ne voyant plus en bas leurs sept fils reparaître,
Plus nombreux et plus forts ils monteront peut-être.
La place où, sous les bois, ont brouté nos chameaux,
Les fruits dont notre main dépouilla les rameaux
Leur montreront la terre où nos dieux nous font vivre;
Fuyons si loin, si loin, qu’ils ne puissent nous suivre.
Le soleil, qui des cieux descend de mois en mois,
N’attiédit plus assez l’air élevé des bois;
Descendons avec lui sur les bords de l’Oronte,
Et, cachés dans son lit, attendons qu’à remonte.»
Lire la suite...
Or, de ce long supplice invisible témoin,
L’ange de Daïdha, Cédar, n’était pas loin ;
Et si ma voix ne peut exprimer ce martyre,
Le tien, esprit d’amour, quels mots pourraient le dire ?
Arraché par ces cris à son ravissement,
Écrasé de stupeur et d’étourdissement,
ll était demeuré sans regard, sans parole,
Comme un homme qui passe et dont l’âme s’envole.
Lire la suite...
L’ange de Daïdha, Cédar, n’était pas loin ;
Et si ma voix ne peut exprimer ce martyre,
Le tien, esprit d’amour, quels mots pourraient le dire ?
Arraché par ces cris à son ravissement,
Écrasé de stupeur et d’étourdissement,
ll était demeuré sans regard, sans parole,
Comme un homme qui passe et dont l’âme s’envole.
Lire la suite...