Articles by eric


Un seul coeur ? Impossible
Si c’est par lui qu’on souffre et que l’on est heureux.
On dit : coeur douloureux,
Coeur torturé, coeur en lambeaux –

Puis : joyeux et léger comme un oiseau des Iles,
Un coeur si grand, si lourd, si gros
Qu’il n’y a plus de place
Pour rien d’autre que lui dans notre corps humain.
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Le vieux chemin creusé d’ornières ?
Il a trop plu.
Le vieux chemin de la Carrière,
Celui du vieux moulin qui ne moud plus,
Le chemin du Seigneur qui n’a plus de château,
Le chemin du Bourreau,
Le chemin de la malle-poste,

Et ceux qui les croisaient, tous les chemins herbus,
Tous les chemins pleins d’eau,
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Pour qui vous a-t-on faits, grands chemins de l’Ouest ?
chemins de liberté que l’on suppose tels
et qui mentez sans doute…

Espaces où surgit le Popocatepelt,
où le noir séquoïa cerne d’étranges routes,
où la faune et la flore ont de si vastes ciels
que l’homme ne sait plus à quel étage vivre.
Chemins de liberté que nous supposons libres.
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Vous laissez tomber vos mains rouges,
Vigne vierge, vous les laissez tomber
Comme si tout le sang du monde était sur elles.

A leur frisson, toute la balustrade bouge,
Tout le mur saigne,
Ô vigne vierge… Tout le ciel est imbibé
D’une même lumière rouge.

C’est comme un tremblement d’ailes rouges qui tombent,
D’ailes d’oiseaux des îles, d’ailes
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Vous vous tendez vers moi, vertes petites mains des arbres,
Vertes petites mains des arbres du chemin.
Pendant que les vieux murs un peu plus se délabrent,
Que les vieilles maisons montrent leurs plaies,
Vous vous tendez vers moi, bourgeons des haies,
Verts petits doigts.

Petits doigts en coquilles,
Petits doigts jeunes, lumineux, pressés de vivre,
Par-dessus les vieux murs vous vous tendez vers nous.

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Entends la chanson de l’eau…
Comme il pleut, comme il pleut vite !
Il semble que des grelots
Dans la gouttière s’agitent.

A l’abri dans ton dodo
Entends la chanson de l’eau !

Entends la chanson du vent…
Comme les branches s’agitent !
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On a beaucoup parlé dans la chambre, ce soir.
Couché, bordé, la lune entrant par la fenêtre,
On évoque à travers un somnolent bien-être,
La vieille qui, là-haut, porte son fagot noir.

Qu’elle doit être lasse et qu’on voudrait connaître
Le crime pour lequel nous pouvons tous la voir
Au long des claires nuits cheminer sans espoir !
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Solitude… Pour vous cela veut dire seul,
Pour moi – qui saura me comprendre ?
Cela veut dire : vert, vert dru, vivace tendre,
Vert platane, vert calycanthe, vert tilleul.

Mot vert. Silence vert. Mains vertes
De grands arbres penchés, d’arbustes fous ;
Doigts mêlés de rosiers, de lauriers, de bambous,
Pieds de cèdres âgés où se concertent
Les bêtes à Bon Dieu ; rondes alertes
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Vallée du Gavaudun.

Ne me parlez ni de la tour,
Ni des belles ruines rousses,
Ni de cette vivante housse
De feuillages en demi-jour.

La gorge est trop fraîche et trop verte ;
La rivière, comme un serpent,
S’y tord, à peine découverte
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