Tu ne te souviens pas d’avoir vu le soleil Qui dore l’horizon, le flot, l’arbre, la pierre, Car le destin ferma pour toujours ta paupière, Sitôt qu’elle eut souri dans ton berceau vermeil.
Quand l’archet palpitant fait ruisseler les sons Du stradivarius pressé sur ta poitrine, Il coule de ton bras comme une onde divine Qui jette dans les cœurs de sublimes frissons.
Prestigieux rival des grands maîtres d’Europe, Poitrinaire à la fois viril et défaillant, Tu fus un être unique, et le cœur d’un vaillant Battait robustement sous ta frêle enveloppe.
À l’occasion de la réédition de son ouvrage sur les chants populaires du Canada français Ainsi que le glaneur, courbé sur le guéret, Ramasse le blé d’or égrené dans la plaine, Vous recueillez, joyeux et tout fier de l’aubaine, Les épis que souvent l’historien, distrait, Laisse derrière lui choir de sa gerbe pleine.
À M T.-Chase Casgrain Sur un marché rempli d’une rumeur de houle, En plein jour, sa lanterne allumée à la main, Et semblant à tâtons poursuivre son chemin, Diogène cherchait un homme dans la foule.
Sur le don qu ’il a fait à la ville de Montréal pour l’achat de combustible destiné aux nécessiteux À M. le sénateur L.-J. Forget Nous aimons exalter, nous exaltons souvent Les preux qui, tout sanglants, pleins d’ardeur obstinée, Auprès d’un fier drapeau gonflant ses plis au vent, Succombent au milieu d’une charge effrénée ; Mais…
À M. A. Kleczkowski consul général de France au Canada pour la fête nationale des Français Sonnez, clairons d’airain ! sonnez, cloches d’église ! Drapeaux, gonflez vos plis au souffle de la brise ! Que partout sous nos cieux éclate la gaîté, Que la Marseillaise ouvre à tous les vents son aile, Pour chômer…
Comme le vent du nord emporte les oiseaux Par delà les grands monts, les forêts et les eaux, Bien souvent, dans le siècle en délire où nous sommes, Un souffle irrésistible entraîne au loin les hommes, Jetant sur tous les bords leurs groupes dispersés.
À l’occasion de la nomination comme chevalier de la légion d’honneur L’Histoire n’a jamais, les yeux rougis de pleurs, Narré plus durs revers et plus longues douleurs, Enfantés par la guerre et par la perfidie, Que ceux qui tant de fois courbèrent les héros Dont tu nous as si bien rappelé les sanglots, Ô…
C’est un de ces grands jours où les bannières sortent. VICTOR HUGO I C’est le vingt-quatre juin ! c’est l’été qui commence Et verse à flots ses feux à l’étendue immense. Sous nos cieux tout est joie, harmonie et clarté, Partout brille au soleil la splendeur de l’érable. C’est le vingt-quatre juin ! c’est…