Vous nous avez quittés quand octobre est venu,
Alors qu’à nos carreaux la bise monotone
Pleurait en secouant les bras de l’arbre nu.
Vous envoler, c’était faire envoler la joie
Qu’en passant vous laissiez tomber sur chaque seuil,
C’était rendre plus morne encor mon front qui ploie ;
Dans nos cercles du soir c’était jeter le deuil.
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Vient de s’arrêter dans la rue…
Ils voyagent avec leurs biens
Traînés par un boiteux qui rue.
Cheminant par monts et par vaux,
Épris de la grande nature,
Ils font le trafic des chevaux
Et disent la bonne aventure.
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Du grand lac qui s’endort dans la forêt profonde.
Pas un souffle de vent ne frissonne dans l’air,
Pas une aile d’oiseau ne palpite sur l’onde.
Les pâles nénuphars, enlacés sur les eaux,
Semblent vouloir mourir, pris d’une langueur douce,
Et les arbres du bord, penchés sur les roseaux,
Se taisent, tout pensifs, comme les nids de mousse.
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Où l’asphodèle embaume, où jase maint oiseau,
Entre des oliviers dont le front s’ensoleille,
Sous un abri de toile ombreux comme un berceau,
La Vierge mère est là qui tourne son fuseau,
Au bord d’un lac doré par l’aube qui s’éveille.
À sa gauche, tout près, son enfant gracieux,
― Sur lequel de la croix l’ombre déjà se pose, ―
En regardant le ciel, vient de fermer les yeux.
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Dont l’onde illimitée est du sable brûlant, ―
Sous l’implacable ardeur d’un soleil aveuglant,
Se profile parfois une île de verdure.
C’est l’oasis avec ses aspects enchanteurs,
Où figuiers et dattiers confondent leurs ramures,
Où des sources d’eau vive unissent leurs murmures
Aux concerts incessants de mille oiseaux chanteurs.
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Et la neige étincelle et les astres flamboient.
Dans l’ombre, les vitraux d’église au loin rougeoient
Avec tout l’éclat pur et pompeux des rubis.
Depuis quelques instants les cloches carillonnent,
Et dans l’air glacial leur grande voix d’airain,
Dont l’écho va se perdre au fond du ciel serein,
Appelle les croyants aux temples qui rayonnent.
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Au Révérend Père L.-M. Lejeune La tempête d’hiver fait rage. Il neige, il neige ; Et le grand bois, tordu par le vent qui l’assiège, D’instant en instant pousse un sourd rugissement. Il est nuit. Pas un astre au fond du firmament Ne rayonne. Il est nuit, et dans l’ombre les ormes Et les…
À Sa Grandeur Monseigneur Bruchési I Au-dessus des embruns amers de l’Océan, Environné de fleurs vivaces et fécondes, Sur un escarpement qui domine les ondes, Resplendit au soleil un érable géant.
De grands nuages gris estompent l’horizon ; Le soleil jette à peine un regard à la terre ; Les feuilles et les fleurs roulent sur le gazon, Et le torrent gonflé gronde comme un tonnerre.
La mort n’existe pas. ― Quand l’astre-roi s’éteint Au ponant empourpré des reflets de sa robe, Quand le jour pâlissant à nos yeux se dérobe En noyant dans son sang radieux le lointain, C’est pour aller renaître à l’autre bout du globe.