Articles by eric


 

Entre deux rangs penchés de collines désertes,
Un golfe poissonneux ride ses ondes vertes ;
C’est un large marais, qui dort, sous le ciel clair,
Reste des grandes eaux, oublié par la mer.
Des madrépores blancs, garnis de coquillages,
D’une frange nacrée entourent les rivages,
Et l’éponge poreuse, attachée aux îlots,

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Un air humide et lourd enveloppe le monde ;
Aux bords de l’horizon, comme des caps dans l’onde,
Les nuages rayés s’allongent lentement,
Et le soleil, immense au fond du firmament,
Heurtant au brouillard gris sa lueur inégale,
Sur le globe muet penche son disque pâle.

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Souvent, lorsque la nuit de mai pâle et pensive
Envahit les grands flots du Fleuve qui s’endort,
Écartant de la main la branche ou l’ajonc d’or,
Je vais, distrait, fouler le sable de la rive.

Tour à tour l’œil au ciel et sur l’eau fugitive
Qui reflète en son calme azur les pins du Nord,
J’aime à voir vers le sud cingler la nef massive
Dont l’inlassable vol nargue en mer tout essor.
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Membre de l’Académie française

Sans avoir contemplé la plage où sont éclos
Tes poèmes vibrants d’amour et d’espérance,
Maître, depuis longtemps je connais la Provence,
Sa Lyre aux larges vers, son Rhône aux larges flots.

Ton cher pays me hante, et, malgré la distance,
Je perçois le soleil qui dore ses tombeaux ;
J’entends la grande voix du mistral sur les baus,
Je hume la lavande au bord de la Durance.
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À l’occasion de son retour d’Europe.

Quand le drapeau français, que la gloire illumine,
S’envola du sommet de nos murs en ruine,
Au milieu des navrants sanglots d’un peuple enfant,
Que l’Amérique avait toujours vu triomphant,
Aux bords du Saint-Laurent, dédaignés de Voltaire
Et convoités depuis cent ans par l’Angleterre,

Nos ancêtres n’étaient que soixante milliers
De soldats défricheurs sans pain et sans souliers.
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Poème lu par l’auteur devant la statue de Montcalm, à
Québec, le 16 octobre 1911.

Tout près d’ici, tout près du sol que nous foulons,
Altier comme Québec debout sur sa falaise,
Plein du feu des Klébers et des Timoléons,
En voulant rallier ses fougueux bataillons,
Montcalm tomba, frappé par une balle anglaise.
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