Quand le vieil Amphion, la cithare à la main,
Bâtissait les remparts de la ville thébaine ;
Quand le bon Josué, soufflant à perdre haleine,
Ébranlait Jéricho de sa trompe d’airain ;
Dix-huit ans ! ― Vous croyez ?… c’est le plus !… Blanche et rose,
Comme un pêcher fleuri que l’eau du ciel arrose,
Sous ses cheveux bouclés, elle allongeait son cou
Et ses grands regards bleus allaient on ne sait où.
Il poussait, à l’écart, plein d’un immense ennui,
Sinistre, hérissé, comme pour les querelles.
L’abeille, en frissonnant, se détournait de lui ;
Les fleurs le regardaient et chuchotaient entre elles.
Sinistre, hérissé, comme pour les querelles.
L’abeille, en frissonnant, se détournait de lui ;
Les fleurs le regardaient et chuchotaient entre elles.
Quand les Géants tordus sous la foudre qui gronde
Eurent enfin payé leurs complots hasardeux,
La terre but le sang qui stagnait autour d’eux
Comme un linceul de pourpre étalé sur le monde.
Eurent enfin payé leurs complots hasardeux,
La terre but le sang qui stagnait autour d’eux
Comme un linceul de pourpre étalé sur le monde.
Tout est mort ! ― vers d’autres climats
Les oiseaux vont chercher fortune,
Et la terre, sous les frimas,
Est blanche, au loin, comme la lune.
Les oiseaux vont chercher fortune,
Et la terre, sous les frimas,
Est blanche, au loin, comme la lune.
I
Ce siècle froid et sérieux
Ne croit plus aux folles chimères ;
Ils sont passés les temps joyeux
Dont nous ont parlé nos grand’mères !
À moi seul !… pour moi seul !… Oh ! toute ma pensée
Fixe, ardente et jalouse, allait, en frémissant,
Vers cette fleur de pourpre, à ta gorge placée
Comme une goutte de ton sang ;
Fixe, ardente et jalouse, allait, en frémissant,
Vers cette fleur de pourpre, à ta gorge placée
Comme une goutte de ton sang ;
Amis, je veux me perdre au fond du bois sonore.
La lune des sentiers argente le gazon ;
Et, comme dans la coupe un vin qui s’évapore,
Déjà monte la brume aux bords de l’horizon.
La bruyante cité, près du fleuve étendue,
Allonge ses grands ponts comme des bras sur l’eau.
Tout soupire et s’endort ; et, là-bas sous la nue,
La lune des sentiers argente le gazon ;
Et, comme dans la coupe un vin qui s’évapore,
Déjà monte la brume aux bords de l’horizon.
La bruyante cité, près du fleuve étendue,
Allonge ses grands ponts comme des bras sur l’eau.
Tout soupire et s’endort ; et, là-bas sous la nue,