La grand’danse macabre était fréquemment peinte
Au vélin des missels comme aux murs des charniers.
Je crois que cette image édifiante et sainte
Mettait un peu d’espoir au fond du désespoir,
Et que les pauvres gens la regardaient sans crainte.
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Vaincue et triomphante et chastement lascive,
Elle disait d’un ton de bien-être : J’ai mal !…
Les roses s’effeuillaient sur sa tête pensive
Où murmurait encor l’âme des violons ;
Son pied avait parfois un spasme mélodique.
Le mouchoir de dentelle au bout de ses doigts longs
Glissait ; et sur les bras du fauteuil héraldique,
Ses bras minces et blancs s’allongeaient mollement,
Nus, et laissaient tomber le fragile corsage,
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Quitte les compagnons qui du matin au soir,
Vignerons de l’esprit, font gémir le pressoir ;
Et Coster va rêvant selon sa fantaisie.
Car il aime d’amour le démon Aspasie.
Sur son banc, à l’église, il va parfois s’asseoir,
Et voit flotter dans la vapeur de l’encensoir
La dame de l’enfer que son âme a choisie
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Les hommes dignes et imposants sont partis et les hommes décevants sont restés. Un Proverbe Algérien
Est miracle aux petits enfants :
Ils naissent, et leur âme obscure
Éclôt dans des enchantements.
Le reflet de cette magie
Donne à leur regard un rayon.
Déjà la belle illusion
Excite leur frêle énergie.
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Le rire par sa mère à ses lèvres appris ;
Si, tiède dans son corps dont elle sait le prix,
Le désir a gonflé ses formes demi-mûres ;
Le soir, dans la forêt pleine de frais murmures,
Si, méditant d’unir vos chairs et vos esprits,
Vous mêlez, de sang jeune et de baisers fleuris,
Vos lèvres, en jouant, teintes du suc des mûres ;
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L’ombre avec des frissons envahit les platanes ;
De légères vapeurs montent des chemins creux.
Les vieillards sont assis, et les voix alternées
Sous le feuillage obscur se perdent égrenées.
C’est l’heure où l’esprit rêve, heureux ou malheureux.
Le crépuscule expire et les étoiles blanches
Commencent en tremblant à poindre dans les branches.
Au regard exalté qui songe et les poursuit,
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Et ceint des froides fleurs dormant sur les eaux blêmes
En un doux ciel humide effile ses torts bleus.
Dans le parc, où jadis on vit flotter des fées,
Les Nymphes, par le lierre en leur marbre étouffées,
Méditent longuement leurs amours fabuleux.
Déjà des vieux tilleuls les premières rangées
Versent sur les gazons leurs ombres allongées
Jusqu’au pied du fossé qui borde le manoir.
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Traîne ses marnes et ses eaux
Au milieu des pâles roseaux,
Presse en ses bras une longue île,
Qui semble un navire échoué
Par quelque héroïque aventure,
Perdant sa forme et sa nature,
Dormeur à l’oubli dévoué.
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