Un jour que je rôdais près des chevaux de bois,
Au son désespéré d’un grand orgue aux abois,
J’entrevis tout à coup deux bottines d’étoffe.
L’une semblait dormir sur le frêle étrier,
L’autre bougeait avec une certaine morgue.
A quelque pas, sans trêve, un vieux ménétrier
Se démanchait le bras comme le joueur d’orgue.
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Tatoué de marais, hérissé de viornes,
Entre deux grands taillis mystérieux et mornes
Qui semblent revêtus d’un feuillage de mort.
L’eau de source entretient dans ce pré sans rigole
Une herbe où les crapauds sont emparadisés.
Vert précipice, il a des abords malaisés
Tels, que l’on y descend moins qu’on n’y dégringole.
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Sur les talus :
La frivole
Ne vole
Plus !
L’âpre soleil rissole
Les grands fumiers mamelus.
Plus d’oiseau loustic.
Sur le roc rouge
Très à pic
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Et toujours parfumés d’une exquise pommade,
Et dans ces lacs d’ébène où parfois je plongeais
S’assoupissait toujours ma luxure nomade.
Une âme, un souffle, un cœur vivaient dans ces cheveux
Puisqu’ils étaient songeurs, animés et sensibles,
Moi, le voyant, j’ai lu de bizarres aveux
Dans le miroitement de leurs yeux invisibles.
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Mai, le plus amoureux des mois, Fleurit et parfume les haies. Allons-nous-en dans les chênaies, Égarons-nous au fond des bois ! Cherchons la source et les clairières, Dormons à l’ombre du bouleau ; Un bon soleil ami de l’eau Sourit aux flaques des carrières.
Tu me disais hier avec un doux sourire : « Oh ! oui ! puisqu’il est vrai que mon amour t’inspire, « Je m’en vais t’aimer plus encor ! « Que pour toujours alors, poète qui m’embrases, « La fleur de l’idéal embaume tes extases « Dans un brouillard de nacre et d’or…
J’habite l’Océan, Les joncs des marécages, Les étranges pacages Et le gouffre béant.
Le champ fourmille de chardons : Quel paradis pour le vieil âne ! Adieu bât, sangles et bridons ! Le champ fourmille de chardons. La brise mêle ses fredons A ceux de la petite Jeanne ! Le champ fourmille de chardons : Quel paradis pour le vieil âne !
Cette mare, l’hiver, devient inquiétante, Elle s’étale au loin sous le ciel bas et gris, Sorte de poix aqueuse, horrible et clapotante, Où trempent les cheveux des saules rabougris.
Ils ont pour promenoir Des vallons verts et mornes. Quels prés, matin et soir, Ils ont pour promenoir ! A peine à leur front noir On voit poindre les cornes. Ils ont pour promenoir Des vallons verts et mornes.