Articles by eric


Femme, sitôt que ton regard
Eut transpercé mon existence,
J’ai renié vingt espérances,
J’ai brisé, d’un geste hagard,
Mes dieux, mes amitiés anciennes,
Toutes les lois, toutes les chaînes,
Et du passé fait un brouillard.

J’ai purifié de scories
Mes habitudes et mes goûts;
J’ai précipité dans l’égout

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Ils avaient dit bonsoir aux femmes
En train de coucher les petits ;
Et, sur le dos mouvant des lames,
A la brune, ils étaient partis.

Ils étaient partis, à mer haute,
Pour conquérir le pain amer
Qu’il faut gagner loin de la côte,
Au péril de la haute mer.

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Ils avaient dit bonsoir aux femmes
En train de coucher les petits ;
Et, sur le dos mouvant des lames,
A la brune, ils étaient partis.

Ils étaient partis, à mer haute,
Pour conquérir le pain amer
Qu’il faut gagner loin de la côte,
Au péril de la haute mer.

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Ô Mort, j’ai connu la souffrance
De sentir le vide et le noir
Arracher d’un seul coup de gueule mon espoir.
Alors dans la ville j’errai,
Me demandant pourquoi le bruit et les lumières,
Pourquoi la foule en mouvement,

Et rien ne parvenait à mon entendement.
J’étais comme un esprit soudain désincarné
Que plus rien ne relie aux hommes;
Je m’approchais de mes amis, je leur parlais

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Voilà ce chêne solitaire
Dont le rocher s’est couronné,
Parlez à ce tronc séculaire,
Demandez comment il est né.
Un gland tombe de l’arbre et roule sur la terre,
L’aigle à la serre vide, en quittant les vallons,
S’en saisit en jouant et l’emporte à son aire
Pour aiguiser le bec de ses jeunes aiglons;
Bientôt du nid désert qu’emporte, la tempête
Il roule confondu dans les débris mouvants,

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Quid Romae faciam ?

JUVENAL

Paris dort : avez-vous, nocturne sentinelle,
Gravi, minuit sonnant, le pont de la Tournelle,
C’est de là que l’on voit Paris de fange imbu ;
Et comme un mendiant ivre près d’une cuve
Le géant est qui ronfle et qui râle, et qui cuve
Le vin ou le sang qu’il a bu.

C’était donc aujourd’hui fête à la guillotine ;
Un homme, ce matin, dressait une machine

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Inspire-moi des vers dignes de toi, patrie,
Grandioses et purs comme tes pics déserts,
Riants et colorés comme la rêverie
Qui s’empare de nous sur tes alpages verts !

Le temps s’est écoulé, jetant son ombre immense
Sur les siècles tombés au gouffre du néant
Et dont le cours nouveau sans cesse recommence,
Brisant les nations sous son pas de géant ;
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Toi, femme âprement désirée,
Provocante et rieuse et souple et concentrée,
Qui torturas mes nuits en affolant mes jours,
A peine sur mon bras ta main fut-elle dure,
A peine eus-je saisi l’intention d’amour,
Que se dessina la figure
D’un avenir discret, simple, sentimental
Triste, passionné, bizarre, théâtral.
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Toi, Mal, dont l’homme a fait son fardeau périlleux
Pour ne pas condamner l’ouvrage de ses Dieux,
Si tu n’allumais pas les convoitises rouges
Dans les mille regards qui sur les choses bougent;
Si tu n’assaillais pas la lande et la cité,
Hérissé d’égoïsme et de fatalité,
Comment l’homme irait-il, aveugle, sans indice,
Par delà la nature adorer la justice?

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Dans la tiède forêt que baigne un jour vermeil,
Le grand chêne noueux, le père de la race,
Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse
Et, solitaire aïeul, se réchauffe au soleil.

Du fumier de ses fils étouffés sous son ombre.
Robuste, il a nourri ses siècles florissants.
Fait bouillonner la sève en ses membres puissants.
Et respiré le ciel avec sa tête sombre.

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