J’allais droit à mon but, sûr que ma volonté,
Ni du temps, ni du lieu, ni des êtres sujette,
Me faisait à ma guise homme ou marionnette,
Commandait mon élan, seule guidait ma main.
Sachant que le bonheur conquis est parfois vain,
Je m’amusais d’avance à voir, comme au théâtre,
Sous le marteau de mon idée opiniâtre
Les obstacles craquer de la toiture au seuil.
Qui voltige dans l’air, mousseline vivante,
La neige qui s’arma, dans l’extase du froid,
D’une beauté trop loin de la vie et traîtresse.
La neige pleine de caresses,
Si douce au pas quand elle choit.
Ceux-là dont le sang bout dans les veines, les forts,
Devant la blancheur qui s’amasse
Songent aux glissements rapides sur la glace,
Aux rudes chasses dans le nord,
précautions par le temps qui court,
surtout depuis que les faux-monnayeurs
se sont établis dans ce pays-ci.
Le Siège de Berg-op-Zoom.
Il s’assied dans son fauteuil de velours d’Utrecht, messire Blasius, le
menton dans sa fraise de fine dentelle, comme une volaille qu’un
cuisinier s’est rôtie sur une faïence.
Il s’assied devant sa banque pour compter la monnaie d’un demi-florin, moi, pauvre écolier de Leyde, qui ai un bonnet et une culotte percée, debout sur un pied comme une grue sur un pal.
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bastions, ces contreforts: on les
dirait construits pour l’éternité.
SCHILLER. — Guillaume-Tell.
Le maçon Abraham Knupfer chante, la truelle à la main, dans les airs échafaudé, si haut que, lisant les vers gothiques du bourdon, il nivelle de ses pieds et l’église aux trente arc-boutants, et la ville aux trente églises.
Il voit les tarasques de pierre vomir l’eau des ardoises dans l’abîme
confus des galeries, des fenêtres, des pendentifs, des clochetons, des
tourelles, des toits et des charpentes, que tache d’un point gris
l’aile échancrée et immobile du tiercelet.
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Devant la tempête hagarde,
Calme-toi,
Dieu te garde.
Si, d’après la commune loi,
Dans le néant tombe chaque heure,
Calme-toi,
Dieu demeure.
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La poule d’or de Harlem pondera.
Les Centuries de Nostradamus.
Harlem, cette admirable bambochade qui résume l’école flamande, Harlem
peint par Jean Breughel, Peeter Neef, David Téniers et Paul Rembrandt;
Et le canal où l’eau bleue tremble, et l’église où le vitrage d’or flamboie, et le stoël[1] où sèche le linge au soleil, et les toits, verts de houblon;
Et les cigognes qui battent des ailes autour de l’horloge de la ville, tendant le col du haut des airs et recevant dans leur bec les gouttes de pluie;
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J’ai dans l’âme un vieux sanctuaire
Aux trois quarts, hélas ! ruiné,
Où, sur un pauvre autel de pierre,
Des fleurs achèvent de faner.
J’ai dans l’âme un vieux sanctuaire…
Voilà beau temps qu’on n’y vient plus,
Au matin, dire la prière
Et, le soir, tinter l’angélus.
J’ai dans l’âme un vieux sanctuaire
Aux trois quarts, hélas ! ruiné,
Où, sur un pauvre autel de pierre,
Des fleurs achèvent de faner.
J’ai dans l’âme un vieux sanctuaire…
Voilà beau temps qu’on n’y vient plus,
Au matin, dire la prière
Et, le soir, tinter l’angélus.
Ce qui me charme en toi, Quimper de Cornouailles,
C’est qu’une âme rustique imprègne ta cité,
Que les champs sont chez eux au coeur de tes murailles
Et que, né paysan, ton peuple l’est resté.
Tes rivières te font un collier de sonnailles
Et dans leurs reflets verts mirent le quai planté
Dont tes Nausicaas, blondes du blond des pailles,
Aspergent le granit d’eau vive et de gaîté.
Ce qui me charme en toi, Quimper de Cornouailles,
C’est qu’une âme rustique imprègne ta cité,
Que les champs sont chez eux au coeur de tes murailles
Et que, né paysan, ton peuple l’est resté.
Tes rivières te font un collier de sonnailles
Et dans leurs reflets verts mirent le quai planté
Dont tes Nausicaas, blondes du blond des pailles,
Aspergent le granit d’eau vive et de gaîté.