Articles by eric


Ursin, quand j’oy nommer de ces vieux noms romains,
De ces beaux noms connus de l’Inde jusqu’au More,
Non les grands seulement, mais les moindres encore,
Voire ceux-là qui ont les ampoules aux mains:

Il me fâche d’ouïr appeler ces vilains
De ces noms tant fameux, que tout le monde honore:
Et sans le nom chrétien, le seul nom que j’adore,
Voudrais que de tels noms on appelât nos saints.

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Quand je vais par la rue, où tant de peuple abonde,
De prêtres, de prélats, et de moines aussi,
De banquiers, d’artisans, et n’y voyant, ainsi
Qu’on voit dedans Paris, la femme vagabonde:

Pyrrhe, après le dégât de l’universelle onde,
Ses pierres (dis-je alors) ne sema point ici:

Et semble proprement, à voir ce peuple-ci,
Que Dieu n’y ait formé que la moitié du monde.

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D’où vient que nous voyons à Rome si souvent
Ces garces forcener, et la plupart d’icelles
N’être vieilles, Ronsard, mais d’âge de pucelles,
Et se trouver toujours en un même couvent?

Qui parle par leur voix? quel démon leur défend
De répondre à ceux-là qui ne sont connus d’elles?
Et d’où vient que soudain on ne les voit plus telles,
Ayant une chandelle éteinte de leur vent?

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Doulcin, quand quelquefois je vois ces pauvres filles
Qui ont le diable au corps, ou le semblent avoir,
D’une horrible façon corps et tête mouvoir,
Et faire ce qu’on dit de ces vieilles Sibylles:

Quand je vois les plus forts se retrouver débiles,
Voulant forcer en vain leur forcené pouvoir:

Et quand même j’y vois perdre tout leur savoir
Ceux qui sont en votre art tenus des plus habiles:

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O Déesse, qui peux aux princes égaler
Un pauvre mendiant qui n’a que la parole,
Et qui peux d’un grand roi faire un maître d’école,
S’il te plaît de son lieu le faire dévaler:

Je ne te prie pas de me faire enrôler
Au rang de ces messieurs que la faveur accole,
Que l’on parle de moi, et que mon renom vole
De l’aile dont tu fais ces grands princes voler:

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Maudit soit mille fois le Borgne de Libye,
Qui, le coeur des rochers perçant de part en part,
Des Alpes renversa le naturel rempart,
Pour ouvrir le chemin de France en Italie.

Mars n’eût empoisonné d’une éternelle envie
Le coeur de l’Espagnol et du Français soudard,
Et tant de gens de bien ne seraient en hasard
De venir perdre ici et l’honneur et la vie.

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En mille crespillons les cheveux se friser,
Se pincer les sourcils, et d’une odeur choisie
Parfumer haut et bas sa charnure moisie,
Et de blanc et vermeil sa face déguiser:

Aller de nuit en masque, en masque deviser,
Se feindre à tous propos être d’amour saisie,
Siffler toute la nuit par une jalousie,
Et par martel de l’un, l’autre favoriser:

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Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
Pour couvrir leur traïson d’une humble privauté,
Ni pour masquer leur teint d’une fausse beauté,
Me fassent oublier nos nymphes angevines.

L’angevine douceur, les paroles divines,
L’habit qui ne tient rien de l’impudicité,
La grâce, la jeunesse et la simplicité
Me dégoûtent, Bouju, de ces vieilles Alcines.

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Pourquoi on met une selle sur un cheval ?
– Parce qu’il si on la met dessous, elle tombe.
Une blague sur les animaux
Se fâcher tout le jour d’une fâcheuse chasse,
Voir un brave taureau se faire un large tour.
Etonné de se voir tant d’hommes alentour,
Et cinquante piquiers affronter son audace:

Le voir en s’élançant venir la tête basse,
Fuir et retourner d’un plus brave retour,
Puis le voir à la en pris fin quelque détour,
Percé de mille coups, ensanglanter la place:

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