A longtemps agité dessus la haute mer,
Ayant finalement à force de ramer
Garanti son vaisseau du danger du naufrage,
Regarde sur le port, sans plus craindre la rage
Des vagues ni des vents, les ondes écumer:
Et quelqu’autre bien loin, au danger d’abîmer,
En vain tendre les mains vers le front du rivage:
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Ferai-je encore ici plus longue demeurance,
Ou si j’irai revoir les campagnes de France,
Quand les neiges fondront au soleil du printemps?
Si je demeure ici, hélas, je perds mon temps
A me repaître en vain d’une longue espérance:
Et si je veux ailleurs fonder mon assurance,
Je fraude mon labeur du loyer que j’attends.
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En la mathématique et médecine aussi:
Je me ferai légiste, et d’un plus haut souci
Apprendrai les secrets de la théologie:
Du luth et du pinceau j’ébatterai ma vie,
De l’escrime et du bal. Je discourais ainsi,
Et me vantais en moi d’apprendre tout ceci,
Quand je changeai la France au séjour d’Italie.
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Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge!
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage?
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D’aller de port en port cherchant son aventure,
Et peut vivre étranger dessous un autre jour:
Qui peut mettre en oubli de ses parents l’amour,
L’amour de sa maîtresse, et l’amour que nature
Nous fait porter au lieu de notre nourriture,
Et voyage toujours sans penser au retour:
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Et craignant plus le jour qu’une sauvage bête,
Se fait en sa maison lui-même prisonnier.
Mais je ne puis aimer un vieillard voyager,
Qui court deçà delà, et jamais ne s’arrête,
Ains des pieds moins léger que léger de la tête,
Ne séjourne jamais non plus qu’un messager.
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Souvienne-toi, Bellay, de ce que tu es ore,
Et comme tu t’en vas, retourne-t’en ainsi.Et tel comme je vins, je m’en retourne aussi:
Hormis un repentir qui le coeur me dévore,
Qui me ride le front, qui mon chef décolore,
Et qui me fait plus bas enfoncer le sourcil.
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Qui m’a fait délaisser ma rive paternelle,
Pour voir ces monts couverts d’une neige éternelle,
Et par mille dangers ma fortune quérir.Le vrai honneur, qui n’est coutumier de périr,
Et la vraye vertu, qui seule est immortelle,
Ont comblé mes désirs d’une abondance telle,
Qu’un plus grand bien aux dieux je ne veut requérir.
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Doit croire celui-là qui a jà voyagé,
Et qui des flots marins longuement outragé,
Tout moite et dégouttant s’est sauvé du naufrage,
Tu me croiras, Ronsard, bien que tu sois plus sage,
Et quelque peu encor (ce crois-je) plus âgé,
Puisque j’ai devant toi en cette mer nagé,
Et que déjà ma nef découvre le rivage.
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– Dis, tu regardes quelle chienne à la télé ?
– Oh, moi je ne regarde que canal puce !
Une blague sur les animaux