Articles by eric


Bizet, j’aimerais mieux faire un boeuf d’un fourmi,
Ou faire d’une mouche un indique éléphant,
Que, le bonheur d’autrui par mes vers étouffant,
Me faire d’un chacun le public ennemi.
Souvent pour un bon mot on perd un bon ami,
Et tel par ses bons mots croit (tant il est enfant)
S’être mis sur la tête un chapeau triomphant,
A qui mieux eût valu être bien endormi.
La louange, Bizet, est facile à chacun,
Mais la satire n’est un ouvrage commun:
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Devaulx, la mer reçoit tous les fleuves du monde,
Et n’en augmente point: semblable à la grand mer
Est ce Paris sans pair, où l’on voit abîmer
Tout ce qui là-dedans de toutes parts abonde.
Paris est en savoir une Grèce féconde,
Une Rome en grandeur Paris on peut nommer,
Une Asie en richesse on le peut estimer,
En rares nouveautés une Afrique seconde.
Bref, en voyant, Devaulx, cette grande cité,
Mon oeil, qui paravent était exercité

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Scève, je me trouvai comme le fils d’Anchise
Entrant dans l’Elysée et sortant des enfers,
Quand après tant de monts de neige tous couverts
Je vis ce beau Lyon, Lyon que tant je prise.
Son étroite longueur, que la Saône divise,
Nourrit mille artisans et peuples tous divers:

Et n’en déplaise à Londre, à Venise et Anvers,
Car Lyon n’est pas moindre en fait de marchandise.

Je m’étonnai d’y avoir passer tant de courriers,
D’y voir tant de banquiers, d’imprimeurs, d’armuriers,

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Je les ai vus, Bizet, et si bien m’en souvient,
J’ai vu dessus leur front la repentance peinte,
Comme on voit ces esprits qui là-bas font leur plainte,
Ayant passé le lac d’où plus on ne revient.
Un croire de léger les fols y entretient
Sous un prétexte faux de liberté contrainte:

Les coupables fuitifs y demeurent par crainte,
Les plus fins et rusés honte les y retient.

Au demeurant, Bizet, l’avarice et l’envie,
Et tout cela qui plus tourmente notre vie,

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Ores, plus que jamais, me plaît d’aimer la Muse
Soit qu’en français j’ecrive ou langage romain,
Puisque le jugement d’un prince tant humain
De si grande faveur envers les lettres usé.

Donc le sacré métier où ton esprit s’amuse
Ne sera désormais un exercice vain,
Et le tardif labeur que nous promet ta main
Désormais pour Francus n’aura plus nulle excuse.
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