Un mot s’est laissé surprendre, prendre
et tout le reste se perd, s’envole jusqu’à la coupole
mélange d’allées et de venues
D’où viennent-ils ?
Où vont-ils, vers quelle destination les porte ce voyage ?
S’attendent-ils eux-mêmes quelque part ?
Ils sont là dans leur solitude fondue au brouhaha des gris et des regards….
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En fougères couchées, pleurent les mots de miel.
Vaincus, désespérés, ils saignent leurs blessures ;
Des ongles accrocheurs ont soulevé leur ciel.
Je m’en vais, je m’envole et m’enfuis vers ailleurs,
Coeur drapé crève-noir en vaine arithmétique,
Regard en sel crissant, vertigineux, railleur,
Mémoire crucifiée sur des mots chimériques.
A l’horizon nouveau, l’aube étonnée se dresse
Et peut-être avec elle, un discret rayon vert
Rescapé du naufrage érige en joliesse
Les printemps à foison pour fleurir mon désert.
Les petits mots de Romane
Si en-dedans au point de ne plus comprendre pourquoi tu es si loin
Vertige
Insoutenable solitude
Je voudrais creuser la terre et m’y enfouir et disparaître
Sans désir ni rires
Sans amour
Ne plus penser
Chair déchirée
Battements meurtris
Jusqu’à ce que l’aube-naissance
Tranche « loin »
Pour tenir sa promesse
De l’Etreinte
Eperdument…
Les petits mots de Romane
Des insomnies blafardes en heures coupe-gorge et des heures noyade à sombrer les attentes
A ployer sous les doigts de la nuit comme on s’effrite et se répand
Comme on suspend sa vie au clou d’un vide…
J’ai des peurs d’outre-ventre à poignarder plus loin au bout du bout de moi ce mot condamnation
Ce mot qui se saigne à vouloir se recoudre du sens de son contraire
Dans la désespérance de l’impossible geste
Des peurs de désertions, des peurs de trahisons au feu d’un autre ailleurs
Des silences rêches à rougir le rien de l’intérieur des mains, de l’intérieur des yeux
Comme l’ombre se détache et s’en va en laissant comme un trou aveuglant
Faisceau droit devant
Tais-toi….
L’abandon.
Les petits mots de Romane
Nuit aux couteaux d’écume à lacérer son ventre de soie blonde…
Nuit fantômes d’acier sur fil tendu, sur vide sans fond…
Nuit d’infimes cris aux résonances perverses aux sept points du monde
Elle dort, blanche, silencieuse, repliée sur elle-même entre deux froissements de draps.
Elle dort dans son regard infidèle, pétrifiée de glace lunaire, éclaboussée du sang d’hier-assassiné…
Je me sens des envies de plaisirs, de désir, de folie.
Des désirs d’Elle à me laver des amertumes, à me vider de sens, à perdre la raison…
De ces mots chimériques aux caresses brumeuses…
Dans l’éclatant sourire de leur iris empire,
Les vagues océanes, comme houle d’invite.
Sans titre et sans nom
C’est vrai qu’ils étaient beaux et c’est vrai que j’ai cru,
Blanche et neuve blafarde assassinée…
De la rose à l’épine, à peine un bout de feuille,
Mais la feuille n’est rien qu’une fange d’écume.
Et j’ai fermé les yeux…
doux
un souffle doux qui durerait la longueur de sa vie
sinueux accroché à l’espace d’un flottement entre le ciel et l’océan….
un souffle…
Ta main
vagabonde
ta main câline à poursuivre l’envol du souffle bas et haut
ta main comme un accord parfait aux courbes de mon corps imparfait
J’attends ses parfums de fleur-Femme aux épices marines
…
Dans l’absence du jour l’extrême de la nuit s’enfonce dans le puits de mes épuisements,
dis… quand me viendras-tu, dis, au moins le sais-tu…
…
Ma Douce, ma Mie, mon amoureuse échevelée aux quatre points de tous mes sens
J’attends notre point du jour au va et vient de nous…
…
Robe silence aux plis immobiles
de l’attente
de vous.
Les petits mots de Romane