Au port le bateau se repose
Dans les eaux glauques
Aux reflets huileux
Il n'attend de ceux
Qui longent le quai
Ni le regard brumeux
De la miséricorde
Ni les accents de la compassion
Le port n'est qu'une maison
Provisoire qui ne marque
A ses yeux grands ouverts
Qu'un très court temps d'arrêt
Sans discontinuer
Il doit encore rouler
Sa bosse et repartira
Dès l'aube
Vers d'autres horizons
Que nous cache la mer
Quand inéluctablement
Viendra le soir
De son dernier voyage
Il quittera le monde
Sans aucun regret
Il sait que rassasié de jours
A la fin de son âge
Des mains inconnues
Que tout indiffère
Prendront en charge
Sa démolition
Sans aucun état d'âme
Sans la moindre émotion
Jacques Herman
2010