Les édifices avant la cathédrale
A l’emplacement actuel de Notre-Dame, on avait il y a des années de cela un temple païen gallo-romain consacré à Jupiter. On y a construit le temple, car on y a trouvé le pilier des Nautes en 1711. Ce temple a ensuite été remplacé par une église paléochrétienne du IVème siècle, qui elle, a donnée place à une basilique mérovingienne, qui à son tour a été transformée en une cathédrale carolingienne. C’est après plusieurs siècles qu’on a eu une cathédrale romane qui elle aussi a connu différentes restaurations et agrandissements. A cette époque, on ne parlait pas encore de cathédrale de Notre-Dame de Paris. D’ailleurs, cette cathédrale romane dédiée à Marie, mère de Jésus, qui est plus à l’est, formait avec la cathédrale Sainte-Etienne du VIème au XIIème siècle une cathédrale double.
La naissance de la Notre-Dame
La construction de Notre-Dame voit se faire petit à petit grâce à l’homme d’église Maurice de Sully. Lorsque ce dernier prend le titre d’évêque de Paris, il s’active pour construire des églises, des abbayes, des hospices et des léproseries dans son diocèse. Parmi ses projets également, la construction d’un sanctuaire plus vaste d’un nouveau type à la place de la cathédrale romane qui à l’époque commençait déjà à être en ruine. Il voulait pour son diocèse une nouvelle cathédrale dans un art gothique à l’image de l’abbatiale Saint-Denis et de la cathédrale Notre-Dame de Noyon. Le chantier commence en 1163 sous le règne de Louis VII. Ce dernier lui offre 200 livres pour la construction qui ne s’est achevé qu’en 1345.
La cathédrale Notre-Dame de Paris figure parmi les incontournables lors d’un séjour à Paris, mais c’est aussi le cas du Trocadéro.
De 1163 à 1250
C’est le pape Alexandre III qui pose la première pierre avec le roi Louis VII pour officialiser le début des travaux en 1163. C’est bien sûr l’initiateur du projet, l’évêque Maurice de sully qui supervise les travaux à cette époque. Par la suite, son successeur Odon de Sully reprend le relais. Sur une vingtaine d’années de travaux, on voit édifié le chœur et les deux déambulatoires de la cathédrale. De 1182 à 1190, ce sont les quatre premières travées de la nef, les bas-côtés et les tribunes qui sont construits. Après les quatre travées, le chantier s’arrête et la nef reste inachevée. Les travaux se poursuivent directement avec la base de la façade et c’est après ceci que les deux dernières travées de la nef sont reprises. Vers 1225 et 1230, un incendie ravage la charpente supérieure et les combles de la cathédrale. Malgré cet incident, le chantier de la grande cathédrale continue avec la construction de la partie haute de la façade et les deux tours. Quelques modifications sont également apportées, notamment l’agrandissement des fenêtres hautes et le remplacement la toiture par des terrasses. C’est entre 1225 et 1250 que se font les chapelles latérales de la nef. En 1250, à l’achèvement de la construction de la tour nord, on a une cathédrale construite qui est bien opérationnelle. Les travaux qui se poursuivent par la suite sont des additions, des embellissements, des modifications et des réparations.
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De 1250 à la moitié du XVIème siècle
Lorsque la cathédrale de Notre-Dame accueille les catholiques en 1250, sa façade était dans un style gothique et les portraits dans un style roman. Il y avait bien un contraste, ce qui permet à l’évêque Renaud de Corbeil de présenter un projet de reconstruction des parties romanes. Plusieurs maîtres d’œuvre se succèdent dans ce projet et on voit le transept s’allonger, la porte rouge et des chapelles se former, les arcs-boutants du chœur se remplacer. Entre 1269 et 1363, le projet se poursuit avec la construction du jubé, des chapelles du chevet, des nouveaux arcs-boutants du chœur et de la clôture du chœur.
Les aménagements et les restaurations
Entre le XVème et le XVIème siècle, la cathédrale dans un style gothique ne trouve pas vraiment sa place et les artistes de la Renaissance s’activent pour la mettre à la tendance. Les piliers, les murs et les arcades sont alors camouflés. La décoration intérieure de Notre-Dame de Paris est aussi touchée en 1699, suite au souhait de Louis XIV. C’est l’architecte Robert de Cotte qui y est affecté. Il entreprend d’importants travaux dont la démolition du jubé pour laisser place à la grille en fer forgé doré à la feuillure d’or. Toujours dans la décoration intérieure, plus précisément pour le choeur, on voit en 1790 six tableaux représentant la vie de la Vierge. Entre temps, le cardinal de Noailles se lance dans des travaux de modifications de l’architecture de la cathédrale, de renforcement des certains éléments et de rénovation. En 1756, ce sont les vitraux du Moyen-Age qui sont remplacés par du verre blanc.
Entre 1789 et 1791, la cathédrale change plusieurs fois de propriétaires, passant entre les mains de l’archevêché de Paris, de l’Etat et de la Mairie. Elle perd alors de la valeur et certains de ses objets précieux disparaissent. Elle a même été victime de nombreux actes de vandalisme pendant la Révolution française. En 1793, à moitié dévastée, la cathédrale devient même un entrepôt de vin. A partir de 1795, les autorités religieuses reprennent le contrôle et des fidèles y viennent même pour faire leurs prières. Elle reprend petit à petit sa notoriété pour avoir en 1802 le titre de lieu de culte.
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Après la révolution, la cathédrale Notre-Dame de Paris n’était pas dans un bon état, mais tout le monde était conscient de sa valeur. Un programme de restauration est lancé par le Ministre des Cultes de l’époque. Il a tout de même fallu attendre encore plusieurs années pour avoir la somme nécessaire à la restauration. Les travaux commencent en 1845 avec un budget de 2 650 000 francs et avec l’ampleur de la restauration, les travaux s’arrêtent cinq années plus tard par faute de budget. Les travaux reprennent quelques années plus tard et à l’achèvement de la restauration le 31 mai 1864, c’est 12 millions de francs qui ont été consacrés à cette cathédrale. Il n’y a pas que la forteresse qui a été remis en état, une partie de ce budget est également allé dans la décoration. Pendant cette restauration, quelques éléments de Notre-Dame de Paris ont été modifiés, notamment l’orientation de la rosace sud.
La cathédrale traverse la période des deux guerres mondiales sans trop de difficultés. Certes, elle est touchée, mais les dégâts ne sont pas si mportants. D’ailleurs, les travaux de rénovation et de restauration se poursuivent. Lors du jubilé du 850ème anniversaire de Notre-Dame, un grand projet de rénovation est lancé pour fêter son entrée dans le XXIème siècle. Ce projet touche entre autres les éclairages de la nef, l’informatisation de la grande orgue, l’installation d’un système de prévention des incendies ainsi que la mise en place de neuf nouvelles cloches. Les travaux s’étalent sur plus d’une dizaine d’années et elles se poursuivent directement avec la restauration de l’intérieur.
Le 15 avril 2019, dans la soirée, un incendie touche la cathédrale Notre-Dame de Paris. La toiture, la charpente, la flèche de Viollet-le-Duc et plusieurs voûtes sont détruites. L’histoire de cette cathédrale ne restera pas là, car Emmanuel Macron, président de la République, a promis sa reconstruction et il est même allé jusqu’à la promesse d’une cathédrale encore plus belle qui sera achevée dans quelques années.
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