Merveille d’architecture dans le 4e arrondissement de Paris, le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou ou CNAC est l’un des monuments culturels majeurs de la France. Couramment appelé Centre Pompidou ou Centre Georges-Pompidou, certains le nomment aussi Centre Beaubourg ou tout simplement Beaubourg en référence à son emplacement sur le plateau Beaubourg.
Origine du projet concernant le Centre Pompidou
Quand Georges Pompidou est devenu Président de la République française en 1969, il formula le souhait de créer un important centre culturel à Paris. Ses motivations étaient claires : redorer l’image artistique de la ville lumière, faire d’elle un centre majeur de l’art contemporain, mettre en valeur la création française, mettre en avant l’architecture de la seconde moitié du 20e siècle et permettre au grand public de renouer avec l’art à travers un monument public.
Vu l’ampleur de ce projet, Georges Pompidou fut tantôt admiré tantôt critique tant l’ambition était énorme. D’ailleurs, tout au long de la concrétisation du projet, de nombreux débats et polémiques sont survenus. Malgré cela, la construction du centre a continué et ce dernier est devenu un joyau de la culture française.
Un Centre multiculturel
Après avoir émis son souhait, la décision de construire ce centre fut prise dès 1970. Le Président a choisi comme emplacement de ce projet d’envergure, le plateau Beaubourg. Même si les caractéristiques étaient assez vagues dans les premiers temps, le projet prit petit à petit forme.
Au début, l’objectif était de construire un musée. Toutefois, comme il fallait également construire une bibliothèque publique et que le plateau Beaubourg était aussi l’emplacement par excellence à cet édifice, il a été décidé que les deux centres seraient rattachés à une même infrastructure culturelle. Et le Président ne s’arrêta pas à cette seule association. Il voulait vraiment faire de ce centre un lieu de culture où chacun pourrait trouver l’activité qui lui convienne.
Comme validé le 23 décembre 1969 par le Conseil de Paris, le projet comprenait un musée d’art moderne, le centre de création industrielle (CCI) et la bibliothèque publique. En 1971 toutefois, Georges Pompidou y rajouta un centre de création musicale, aujourd’hui devenu IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique). Ce projet est également à l’origine du Centre d’art contemporain situé sur rue Berryer et du musée des Arts décoratifs.
Malgré le caractère multiculturel du centre, tous les projets rassemblés sur cette plateforme se focalisent sur l’art contemporain. Bien qu’ambitieux et intéressant, le projet fut l’objet de nombreuses critiques surtout qu’il réunissait sur un même projet des autorités différentes et pas forcément en bons termes. Pour pouvoir ouvrir le centre, Georges Pompidou faisait effectivement intervenir le ministère des Affaires culturelles pour le musée, le ministère de l’Education nationale pour la bibliothèque et le département de la musique d’art lyrique et de la danse pour la création musicale. C’est sur ce dernier point qu’il y a eu le principal litige puisqu’il a obligé deux rivaux à travailler ensemble à savoir, le compositeur Marcel Landowski à la tête du département de musique et Pierre Boulez qui était clairement en guerre avec le compositeur or, c’est à lui que Georges Pompidou confia la partie création musicale du centre. Cela n’empêcha toutefois pas la construction du site.
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L’architecture du Centre Pompidou
Une fois les bases du projet mises en place, un concours international fut lancé pour trouver ses plans architecturaux. 681 concurrents issus de 49 pays y ont participé ce qui a permis à la France de trouver les plans idéaux. Il s’agissait d’un projet proposé par trois associés à savoir Renzo Piano (Italien), Gianfranco Franchini (Italien) et Richard Rogers (Anglais). Le premier et le dernier ont assuré à eux-seuls la conduite effective des travaux. Ils ont chacun reçu le Prix Pritzker.
Après l’achèvement du bâtiment, ses architectes et l’édifice lui-même ont été beaucoup critiqués du fait de son architecture hors-du-commun. Pour certains, son design qui affichait des éléments normalement dissimulés comme les passerelles métalliques, les canalisations, les escaliers électriques, … rappelait une « raffinerie de pétrole » ou une « usine à gaz » pas forcément très beau et ne cadrait pas avec le caractère culturel qu’il devait avoir. Cet aspect esthétique lui a même valu les surnoms de « Notre Dame de la Tuyauterie », le « Pompidolium », le « hangar de l’art », …
Cette polémique resta très vive tout au long des années 70, mais petit à petit, le bâtiment réussit à se faire une place dans le paysage urbain. De nos jours, il fait même la fierté des Français et est considéré comme un bâtiment emblématique du 20e siècle.
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Le Centre Pompidou au fil des ans
Malgré les critiques sur son aspect extérieur, le Centre Pompidou rencontre un grand succès dès son ouverture. Il a été inauguré le 31 janvier 1977. Très vite, il devint l’un des centres culturels les plus visités en France.
Au cours des années 80, le Centre propose un grand nombre d’expositions qui permettent à la France de compléter l’histoire de l’art du 20e siècle. Il commence également à amasser une quantité inestimable d’œuvres qui lui permit de développer l’une des plus importantes et premières collections d’œuvres dans l’art moderne et contemporain.
En 1992, le centre ouvre le Département du développement culturel. Ce dernier a pour mission d’établir la programmation des spectacles. Cela concerne le cinéma, les spectacles vivants, les conférences, les débats, les rencontres, …
Il réussit, en l’espace de 20 ans, à se constituer une importante collection d’architecture et de design. Ces efforts reposent en partie sur la fusion du Musée National d’art moderne et du Centre de création industrielle.
A partir de 1997 jusqu’en 1999, au bout de 20 années d’activités, le Centre Pompidou réalise des travaux de rénovation sous le mandat du Président Jean-Jacques Aillagon. De nouveaux espaces sont alors créés afin d’accueillir les spectacles vivants et présenter d’autres collections. Ces derniers nécessitèrent l’aménagement de 8 000 m² de surface supplémentaire. Durant la fermeture, il s’est lancé dans l’organisation d’expositions « hors les murs ». 34 provinces eurent la chance de l’accueillir.
A l’issue de ces années de travaux, le Centre rouvre à nouveau ses portes en janvier 2000. Le succès ne fit alors que s’amplifier. Les visiteurs découvrent en son sein des espaces complètement réaménagés avec des pièces plus volumineuses, de nouveaux services, une programmation plus riche avec plus de spectacles de musique, de théâtre et de danse.
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Les nouveaux centres d’intérêt du centre Pompidou depuis l’année 2000
Depuis l’année 2000, l’audience du Centre Pompidou avoisine les cinq millions de visiteurs par an. Pour les accueillir, le site peut compter sur son Musée national d’Art moderne, un espace consacré à la découverte de l’art provenant des quatre coins du monde.
Plusieurs espaces de documentation ou de lecture sont aussi disponibles au sein du site, notamment des librairies dont une se trouvant dans le musée, la bibliothèque publique d’information ou encore la bibliothèque Kandinsky qui a été construite en 2002.
Pour faire honneur aux professionnels et amateurs de l’art cinématographique et visuel, le centre met à disposition deux salles de cinéma ainsi qu’une Grande salle de spectacles.
Les amateurs d’art graphique, de peinture et de photographie ne sont pas mis à l’écart, car diverses salles d’exposition y sont présentes. Que ce soit pour des expositions temporaires ou pour des événements ponctuels, les visiteurs du centre auront l’embarras du choix quant au thème et aux horaires.
Des événements pédagogiques font aussi la particularité du site avec des espaces consacrés dont certains sont destinés à une tranche d’âge de 2 à 25 ans. Pour les petits moments de détente après chaque visite et événement, un café ainsi qu’un restaurant y sont ouverts.
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Des activités inédites
En tant que centre d’art, le CNAC compte chaque année d’innombrables expositions, festivals, rencontres … en relation avec l’art et la culture du monde entier. Parmi les artistes à s’y être produits, on peut citer le catalan Salvador Dali, le peintre américain Pollock ou encore l’artiste multidisciplinaire Français Bonnard.
Le début du 21e siècle est marqué par des œuvres d’artiste de renom international comme Picasso, Roland Barthes ou encore Sophie Calle. Au fil des ans, les artistes du monde entier se succèdent pour compléter les murs du centre à l’occasion d’expositions temporaires.
Le Centre Pompidou pense aussi aux plus petits, aux parents et aux écoles en organisant régulièrement des activités éducatives diverses. Cela peut être des événements pour un public fermé comme un établissement scolaire spécifique, ou pour le grand public en proposant des conférences, des ateliers, …
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Un établissement accessible
Le CNAC a la particularité de pouvoir accueillir un public très varié. Il est notamment en mesure d’offrir des services adéquats aux personnes en situation de handicap. Pour ce faire, des accessoires spécifiques sont mis à leur disposition : des fauteuils roulants avec les infrastructures adéquats à l’appui pour les handicapés moteurs, des événements appelés « Ecouter voir » sous forme de visites audio descriptives destinées aux handicapés visuels, des boucles magnétiques à retirer à la billetterie pour les handicapés auditifs et pour les personnes à handicap mental, des visites-ateliers avec la participation de neurologues.