Le train s'est arrêté
Au milieu de nulle part
Personne autour de moi
Ne dit plus rien
L'angoisse m'étreint
Progressivement
Puis s'écoule en perlant
Comme une sueur froide
Il a plu ce matin
Les chemins sont boueux
Mais les vitres sont sèches
A cause du vent
Les voyageurs de ce compartiment
Demeurent singulièrement
Silencieux
La femme au béret vert
Ecrase sa cigarette
La bonne soeur semble prier
Et le vieillard moustachu paraît vissé
A sa canne par le menton
Et si j'entamais la conversation
Me dis-je à l'instant-même
Où selon
Toute vraisemblance
Nous repartons
© Jacques Herman – 2006