L'obscurité descend
Petit à petit
Comme une pluie
De verre pilé
Une araignée monte
Le long de la paroi
On dirait qu'elle grandit
A mesure qu'elle s'approche
Du plafond brun foncé
Du compartiment
Le train vient de s'arrêter
En rase campagne
En face de moi
Un mutilé de guerre
Grave et silencieux
Paraît évaluer
La distance qui nous sépare du bois
Et des champs qui rosissent
Derrière le ruisseau
Sous le soleil couchant
Le monde lui paraît plus tendre
Qu'à moi
Dans son visage je crois
Apercevoir soudain
Un léger frémissement
© Jacques Herman – 2006