Andromaque ACTE deuxième Scène III
Andromaque par Jean Racine
Oreste, seul.
Oui, oui, vous me suivrez, n’en doutez nullement;
Je vous réponds déjà de son consentement.
Je ne crains pas enfin que Pyrrhus la retienne:
Il n’a devant les yeux que sa chère Troyenne;
Tout autre objet le blesse; et peut-être aujourd’hui
Il n’attend qu’un prétexte à l’éloigner de lui.
Nous n’avons qu’à parler: c’en est fait. Quelle joie
D’enlever à l’Épire une si belle proie !
Sauve tout ce qui reste et de Troie et d’Hector,
Garde son fils, sa veuve, et mille autres encor,
Épire: c’est assez qu’Hermione rendue
Perde à jamais tes bords et ton prince de vue.
Mais un heureux destin le conduit en ces lieux.
Parlons. À tant d’attraits, Amour, ferme ses yeux !
La pièce de Théâtre Andromaque par Jean Racine.