Las! je ne verray plus ces soleils gracieux,
Qui servoient de lumiere à mon ame egarée!
Leur divine clairté s’est de moy retirée
Et me laisse esperdu, dolent et soucieux.
Qui servoient de lumiere à mon ame egarée!
Leur divine clairté s’est de moy retirée
Et me laisse esperdu, dolent et soucieux.
C’est en vain désormais, ô grand flambeau des cieux!
Que tu sors au matin de la plaine azurée,
Ma nuict dure tousjours, et la tresse dorée,
Qui sert de jour au monde est obscure à mes yeux.
Mes yeux, helas! mes yeux, sources de mon dommage,
Vous n’aurez plus de guide en l’amoureux voyage,
Perdant l’astre luisant qui souloit m’esclairer.
Mais, si je ne vois plus sa clairté coustumiere,
Je ne veux pas pourtant en chemin demeurer:
Car du feu de mon coeur je ferai ma lumiere.
Textes poétiques
Philippe Desportes