Alphonse Esquiros fut à la fois écrivain, romancier, député et sénateur. Cet homme de lettres et politicien d’extrême-gauche est né le 23 mai 1812 à Paris. Passionné par le romantisme, ces œuvres littéraires suivent pour la plupart ce courant qui a fait sa renommée. Il a été élu député à de nombreuses reprises et est décédé au cours de son mandat de sénateur.
Sa jeunesse
Alphonse Esquiros est le quatrième enfant du couple Alexandre-François Esquiros et Françoise-Henriette Malin. Il fait partie d’une fratrie de sept enfants. Le père de famille est un viticulteur dans la commune d’Epernay et à la fois fabricant de coton. La famille vit dans l’aisance de la bourgeoisie française de Paris.
Sa première scolarité se passe à l’abbé Hubault puis au petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Il intègre ensuite les lycées de Paris et de la Sorbonne. Il ne parvient pas à obtenir sa licence. Si toute la famille est catholique, Alphonse préfère être un libre-penseur et milite contre le clergé.
Ses débuts dans la littérature
Son premier ouvrage est un volume de poésies intitulé Les Hirondelles. Il paraît en 1834 et vaut les éloges de plusieurs auteurs dont Victor Hugo. Deux romans suivent cette première œuvre. Ils s’intitulent Le Magicien et Charlotte Corday, publiés en 1834 et en 1840. La même année, il fait paraître L’Evangile du peuple, un ouvrage qui parle de Jésus comme étant à l’origine d’une réforme sociale. Le roman est condamné par l’Église qui impose à son auteur de payer une amende de 500 francs et d’écoper un emprisonnement à Sainte-Pégalie pendant huit mois. Cette période de détention sera pour lui l’occasion de rédiger un second recueil intitulé Les Chants d’un prisonnier qui parait en 1841.
Plongé dans la doctrine socialiste, il rédige trois ouvrages y afférent en 1847. Il s’agit des Vierges martyres, des Vierges folles et des Vierges sages. Le 7 août de la même année, il se marie avec Adèle Battanchon, une journaliste féministe avec qui il partage la passion pour les lettres. Le couple écrit Histoire des amants célèbres ainsi que Regrets, souvenir d’enfance, mais divorce finalement en 1850.
Il commence sa vie politique en présidant le Club du Peuple en 1848. En même temps, il met en place le journal Le Peuple dont le nom changera en l’Accusateur public quelques mois plus tard. À cause du journal, il est envoyé en exil à Londres. Son séjour londonien lui permet de rencontrer Anne Bunting, une anglaise avec qui il entretiendra une relation. Les deux amants ont un fils qui décède en 1870 à cause de la typhoïde.
Découvrez les citations d’Alphonse Esquiros
Tout au long de sa carrière littéraire, Alphonse Esquiros collabore avec plusieurs grands auteurs pour l’activité de leurs revues. Pour L’Accusateur public, il travaille aux côtés d’Eugène Pelletan et de Théophile Thoré. Dans la revue La République des arts, il collabore avec Paul Mantz. Il se retrouve avec François-Vincent Raspail dans La République de Marat.
La politique au grand jour
Il prend pour la première fois place au sein du Sénat le 10 mars 1850 après avoir été élu comme député démocrate-socialiste de Saône-et-Loire. Mais l’élection est jugée invalide. Toutefois, il est réélu le 28 avril de la même année au même poste. Il est exilé à partir du 2 décembre 1851 à cause d’un coup d’État. Pendant son exil, il occupe pour un temps le poste de professeur d’histoire et de littérature au sein de l’école militaire de Woolwich, en Angleterre. Il poursuit l’écriture en publiant dans la Revue des deux Mondes, un ouvrage en cinq volumes entre 1859 et 1869, intitulé l’Angleterre et la vie anglaise.
Il revient en France en 1869 où sa carrière dans la politique se renforce. Il est élu député au Corps législatif durant la même année, puis administrateur supérieur des Bouches-du-Rhône après la mise en place de la République en 1870. Il démissionne quelques mois plus tard après s’être mis à dos le gouvernement. La cause en est la prise de plusieurs mauvaises décisions dont celle concernant l’arrêt des activités des jésuites.
Le 8 février 1871, il gagne encore une fois les élections à l’Assemblée nationale. Cinq ans plus tard, il devient sénateur en représentant l’extrême-gauche.
Son décès
Alphonse Esquiros meurt le 12 mai 1876 à Versailles par suite d’un état de santé défaillant. Son corps repose au cimetière Saint-Pierre de Marseille. La statue de son buste réalisée par Lucien Chauvet est déposée sur sa tombe.