À Victor Hugo

Dans  Les Étoiles filantes
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Maître, comme il revient souvent, l’anniversaire
Des monarques puissants dont le règne éphémère,
Après quelques printemps, au tombeau doit finir !…
Il faut qu’un siècle passe avant que nous revienne
Ton jour de fête, ô roi de la pensée humaine
Dans l’immense avenir !

 


Il suffit, pour marquer la fuite des années
S’engouffrant dans l’abîme avec nos destinées,
Qu’un monde, par un astre en l’éther emporté,
Ait parcouru l’ellipse où son disque s’engage.
Mais les ans sont trop courts : les siècles comptent l’âge
De l’immortalité !

Te voici donc au seuil de ton apothéose ;
Un autre temps redit la chanson grandiose
Que sur la lyre d’or ton génie accorda.
L’Océan a clamé ton nom à notre plage ;
Puisse sa grande voix te rapporter l’hommage
Du lointain Canada !

Et si notre vivat aux bravos se marie,
C’est que nous chérissons la langue et la Patrie
Que tu couvres de gloire avec tes chants vainqueurs :
C’est bien ton verbe noble à la mâle cadence
Qui vibre dans nos voix, c’est bien ta noble France
Qui vibre dans nos cœurs !
 
Malgré les faibles sons d’une lyre inhabile,
Nous voulons célébrer ton œuvre indélébile,
En des vers fugitifs que guette le néant,
Pardon, si notre Muse, ô maître, ambitionne
Cet orgueil d’élever sa modeste couronne
Jusqu’à ton front géant !

 



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