Elle me laissait un parfum noir à toutes les bouclettes rebelles.
Des zéros venaient tacher la bonne humeur d’encre de chine ;
Elles étaient pourtant belles mes ratures majuscules sibyllines
Sauvages et libres elles se détournaient, elles s’échappaient…
Une aventure hors des carreaux de la vie enfantine du carnet.
L’austère ennemi adulte juge par des chiffres comme un bémol,
Des courbes héroïques qui font que des minuscules décollent.
Les fines lettres s’accrochaient à mes petits doigts fous d’écolier,
Autant que d’autres géantes dépassaient des lignes du cahier.
Une mer pétrole indomptable, sauvage s’envolait faisait des gouttes,
Le vague était normal pour une plume primitive sans aucun doute.
Une ombre irisait mon tablier aussi par mégarde le bout de mon nez,
Les amitiés étaient celles liées aux lettres placées pour s’esclaffer.
Encore un trait rouge de ce maître qui ne voit cette douce musique ;
Note d’alphabet au fond si libre de partitions et d’émotions magiques.
Je rêve du cygne qui s’envole et qui abandonne un peu son penne,
Et nous vieux s’en saisissant pour réécrire encore comme un enfant.
Je sublime encore en rêve ce souvenir des belles tâches de l’encrier,
Et de l’ami buvard oeuvrant à étaler ces songes de cruelles échappées.