Le Père Noël fait partie intégrante de la culture occidentale depuis des lustres, ce bonhomme au costume rouge, au ventre bedonnant et à la barbe blanche emblématique est devenu l’icône de Noël dans bien des pays. Si son existence est plus entretenue pour des raisons commerciales, les enfants eux y croient réellement et l’associent aux cadeaux, ce qui suscite de plus en plus de polémique. Faut-il encore entretenir ce mythe et si oui, comment et à quelles fins ?
Le Père Noël, le contexte
Chaque année, les parents ont droit à de multiples questions sur le Père Noël, s’il existe vraiment, où est-ce qu’il habite, comment il fait pour passer par la cheminée avec tous ces cadeaux, par où il passe s’il n’y a pas de cheminée ou encore où vont stationner les rennes en l’attendant. Souvent, on a du mal à trouver les réponses adéquates. La solution la plus facile, qui nous vient naturellement, est d’entretenir le mythe, les histoires qui ont toujours été racontées sur le sujet, par exemple que le Père Noël vit au pôle nord, qu’il vient distribuer les cadeaux aux enfants qui ont été sages toute l’année et que ses rennes stationnent dans les airs pendant qu’il dépose ses présents. Mais est-ce encore d’actualité ? Psychologiquement, est-ce une bonne idée de faire croire l’existence du Père Noël aux enfants par les temps qui courent ? Ne risquent-ils pas de mal le prendre quand ils apprendront la vérité, surtout qu’il existe de bonhommes habillés en Père Noël à tous les coins de rue ? Une psychologue, le Dr Anne Bacus, répond à ces questions.
Rester dans le domaine de l’imaginaire
Pour cette experte en psychologie enfantine, faire croire l’existence du Père Noël aux enfants de bas âge peut avoir du bon à condition de bien définir le domaine de l’histoire. Elle conseille de parler du célèbre bonhomme au même titre que les contes de fées, notamment s’exprimer au conditionnel. Avant 5 ans, l’enfant ne fait pas de différence entre le réel et l’imaginaire. Lui faire croire l’existence du Père Noël à cet âge est donc inoffensif, cela permet même de lui inculquer la magie de Noël. Il a le temps de découvrir par lui-même quel est le vrai du faux. L’important est de bien choisir ses mots, de lui faire prendre conscience que vous n’avez pas de lien réel avec Santa Claus et que tout est légende comme les contes. Si vous ne savez pas comment vous y prendre, commencez par « Il était une fois… », cela sonnera mieux à ses oreilles et il comprendra immédiatement qu’il s’agit d’une histoire sur laquelle vous n’avez aucune emprise.
Ne pas tomber de mensonges
Le risque quand on fait croire l’existence du Père Noël à un enfant, c’est qu’un jour il prenne ses parents pour des menteurs. Tout est dans la manière de s’y prendre en le classant d’emblée dans la catégorie de ses personnages imaginaires préférés, dans ce cas il ne peut vous accuser de mensonges, vous n’avez fait que raconter une histoire comme celles que vous lui lisez le soir. Souvent, on associe le Père Noël à ce contexte de menace ou de punition, selon lequel n’enfant n’aurait pas de cadeaux s’il n’est pas sage. C’est cette partie du mythe qui devrait être abolie dans la mesure où elle ne correspond pas à l’esprit de Noël prônant le pardon et le don. L’enfant risque d’être plus angoissé qu’autre chose, surtout s’il fait quelque chose de « méchant ». Heureusement, selon cette spécialiste, croire ou non au Père Noël n’aura pas d’impact sur la personnalité d’un enfant. Père Noël ou fées, c’est la même chose pour un enfant et il a besoin de cette part d’imaginaire pour grandir avec équilibre.
Pour que vos enfants ne se sentent pas trahis, il est préférable que vous leur annonciez vous-même que le Père Noël n’existe pas quand il sera un peu grand. Faites-le par exemple comme si vous partagiez ce secret avec lui, il comprendra plus facilement.