Une belle lingère, au son de mes soupirs
Cruelle, allait taillant de linoupe une fraise.
Je mourais de désir, elle était à son aise
De m’ouïr soupirer et avaler mes cris.
Cruelle, allait taillant de linoupe une fraise.
Je mourais de désir, elle était à son aise
De m’ouïr soupirer et avaler mes cris.
Je lui disais ainsi : ” Lingère qui m’as pris,
Lingère qui me fais du sein une fournaise,
Éteins ce feu ardent belle, si tu l’apaise,
Je te promets, mon coeur, de mon amour le prix. ”
Que dit le monde faux, lingère gracieuse,
Lingère toujours douce, et toujours amoureuse,
Lingère pitoyable ? ha ! je vois bien que non,
Ou je suis le premier que martyr tu fais être
D’Amour, élue ici la première du non,
En l’âge que tu es, pour ne l’oser permettre.
Un poème de Christofle de Beaujeu