Tes mains m’ont fait et repétri de chair,
Comme un potier qui de grâce gentille
Tourne en vaisseau une masse d’argille :
Puis tout soudain tu me fais trébucher.
Souvienne-toi avant que me damner
Que de limon et de bourbe fangeuse
Tu m’as formé, et qu’en terre poudreuse
Après ma mort me feras retourner.
Comme un potier qui de grâce gentille
Tourne en vaisseau une masse d’argille :
Puis tout soudain tu me fais trébucher.
Souvienne-toi avant que me damner
Que de limon et de bourbe fangeuse
Tu m’as formé, et qu’en terre poudreuse
Après ma mort me feras retourner.
Tu m’as coulé comme le lait nouveau,
Qui s’épaissit et se caille en présure,
De nerfs et d’os assemblé ma figure,
Puis revêtu et de chair et de peau,
Tu m’as donné et la vie et les ans,
Me conduisant au sentier de ta grâce,
Et aux rayons de ta divine face
Guidé mes pas, mon esprit et mes sens.
La Muse chrétienne
Rémy Belleau