Comme je fus toujours un loyal serviteur,
A mon maître j’ai dit : « L’homme à piteuse mine
Qui laboure pour toi le flanc de la colline,
Ne gagne pas l’argent promis à son labeur. »
A mon maître j’ai dit : « L’homme à piteuse mine
Qui laboure pour toi le flanc de la colline,
Ne gagne pas l’argent promis à son labeur. »
L’homme, affaibli par le travail et la misère,
Fut chassé. Ses enfants retrouvèrent la faim,
Son épouse marcha pieds nus dans le chemin,
Et le maître paya mon zèle d’un salaire.
La femme que j’aimais eut alors le bijou
Que réclamait son âme, encor peu avancée,
Pour s’élever jusqu’à l’amour et la pensée.
Je ne ressentis pas plus de remords qu’un loup
Qui rapporte un agneau sanglant à sa femelle,
Pendant que dans le champ, au loin, la mère bêle
Les Alternances
Alphonse Beauregard