Celui vraiment était et sage et bien appris,
Qui, connaissant du feu la semence divine
Etre des animants la première origine,
De substance de feu dit être nos esprits.
Qui, connaissant du feu la semence divine
Etre des animants la première origine,
De substance de feu dit être nos esprits.
Le corps est le tison de cette ardeur épris,
Lequel, d’autant qu’il est de matière plus fine,
Fait un feu plus luisant, et rend l’esprit plus digne
De montrer ce qui est en soi-même compris.
Ce feu donques céleste, humble de sa naissance,
S’élève peu à peu au lieu de son essence,
Tant qu’il soit parvenu au point de sa grandeur:
Adonc il diminue, et sa force lassée
Par faute d’aliment en cendres abaissée,
Sent faillir tout à coup sa languissante ardeur.
Un poème de Joachim du Bellay