Il t’a suffit d’un mot fou
Pour me semer dans le cœur
Ce germe de bonheur.
Je l’arrose de mots doux
Et parfois de mes pleurs.
Le germe se fait tige
Et il lui pousse des feuilles…
J’ai eu le vertige
A la première fleur.
Nul besoin de butiner
Ton miel se laisse couler
De gynécée à androcée
Et la corolle chaque soir
Se ferme sur mille secrets.
Tu m’as planté dans le cœur
Un coutelas aiguisé
Que je prenais, dans ma naïveté
Pour un germe de bonheur !
J’y voyais la flèche sacrée
D’un Cupidon zélé
Et lorsqu’a lanciné la douleur
Lorsque le sang a coulé
J’ai cru mon cœur en travail
Et que j’allais enfanter !
Tu devais te dire, imbu de toi
« Quelle délicieuse proie ! »
En riant aux éclats.
Le coutelât toujours là
A fini par prendre racine
Et sa lame assassine
A épousé ma chair
Y a glissé son froid métal
Et de pétale en pétale
Mon cœur qui palpitait
Est devenu d’acier.
Pourtant, certaines nuits
Il lui prend de rêver
Qu’il est encore en vie
Alors, je sens son fantôme errer…
Essayer de te retrouver…