Meurs, timide penser, ennemy de ma joye,
Qui portes dans mon sein la tristesse & la mort :
Mes jours furent filez d’une si belle soye
Que je n’ay point à craindre aucun funeste sort.
Qui portes dans mon sein la tristesse & la mort :
Mes jours furent filez d’une si belle soye
Que je n’ay point à craindre aucun funeste sort.
Desloge de mon coeur, ce n’est pas une proye
Où tu doives porter ton insolent effort :
Amour en deux beaux yeux d’un regard me foudroye
Si je croy de mes sens le perfide rapport.
Ce n’est pas que je pense avoir tout le merite
Qui pourroit retenir l’esprit de Roselite :
J’aurois trop d’insolence & trop de vanité.
Mais c’est sur sa vertu que mon espoir se fonde :
Car je sçay que la foy d’une Divinité
Dépasse en fermeté les fondemens du monde.
Plaintes d’Acante
François Tristan L’Hermite