LA STATUE, DOM JUAN, SGANARELLE.
LA STATUE: Arrêtez, Dom Juan: vous m’avez hier donné parole de venir manger avec moi.
DOM JUAN: Oui. Où faut-il aller ?
LA STATUE: Donnez-moi la main.
DOM JUAN: La voilà.
LA STATUE: Dom Juan, l’endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l’on renvoie ouvrent un chemin à sa foudre.
DOM JUAN: O Ciel ! que sens-je ? Un feu invisible me brûle, je n’en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent. Ah !
Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur Dom Juan; la terre s’ouvre et l’abîme; et il sort de grands feux de l’endroit où il est tombé.
SGANARELLE: Voilà par sa mort un chacun satisfait: Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content. Il n’y a que moi seul de malheureux, qui, après tant d’années de service, n’ai point d’autre récompense que de voir à mes yeux l’impiété de mon maître punie par le plus épouvantable châtiment du monde.
ACTE V, Scène VI
Dom Juan ou le Festin de pierre écrit par Molière sous la protection de Louis XIV
La pièce de Théâtre Dom Juan ou le Festin de pierre par Molière