Sus, sus, enfans! qu’on empoigne la coupe!
Je suis crevé de manger de la soupe.
Du vin! du vin! cependant qu’il est frais.
Verse, garçon, verse jusqu’aux bords,
Car je veux chiffler à longs traits
A la santé des vivants et des morts.
Je suis crevé de manger de la soupe.
Du vin! du vin! cependant qu’il est frais.
Verse, garçon, verse jusqu’aux bords,
Car je veux chiffler à longs traits
A la santé des vivants et des morts.
Pour du vin blanc, je n’en tasteray guère;
Je crains toujours le syrop de l’esguière,
Dont la couleur me pourroit attraper.
Baille moi donc de ce vin vermeil:
C’est luy seul qui me fait tauper,
Bref, c’est mon feu, mon sang et mon soleil.
O qu’il est doux! J’en ay l’âme ravie,
Et ne croy pas qu’il se trouve en la vie
Un tel plaisir que de boire d’autant:
Fay-moy raison, mon cher amy Faret
Ou tu seras tout à l’instant
Privé du nom qui rime à cabaret.
Textes poétiques
M-A Girard de Saint-Amant