La maison d’enchères Osenat, à Fontainebleau, a organisé ce dimanche 4 novembre une enchère qui a obtenu un grand succès auprès des participants. En effet la maison a mis aux enchères une lettre de suicide du poète Charles Baudelaire qui s’est vendue trois fois son prix de départ!
Le poète français est né à Paris le 9 avril 1821. Il meurt 46 ans plus tard dans la même ville, le 31 août 1867, rongé par la syphilis. Au cours de sa vie Charles Baudelaire a rencontré beaucoup d’obstacles et de déceptions. Il a été fort endetté et a vu son recueil principal de poèmes (écrit de1840 jusqu’à sa mort) condamné en 1857 et poursuivi pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ».
En 1845, âgé alors de 24 ans, Baudelaire adressa une lettre annonçant son intention de se suicider à sa compagne et sa muse Jeanne Duval. Cette lettre de jeunesse du poète a été vendue lors des enchères de ce dimanche à 234.000 euros.
La lettre du poète fait partie d’une collection privée française :
Au début des enchères organisées par la maison Osenat, la lettre du suicide du poète adressée à sa maîtresse, a été estimée à un prix allant de 60.000 euros à 80.000 euros. À la fin des enchères cette lettre a été vendue à 234.000 euros, soit trois fois le prix estimé au départ ! Autant dire que ce fut un fulgurant succès.
La maison d’enchères a annoncé que cette missive fera désormais partie d’une collection privée française.
Dans cette lettre Baudelaire a partagé avec sa maîtresse son désespoir et son profond mal-être : « Quand Mademoiselle Jeanne Lemer vous remettra cette lettre, je serai mort (…) Je me tue parce que je ne puis plus vivre » a écrit le poète.
Sa tentative de suicide fut infructueuse puisqu’il se donna un coup de couteau sans conséquences graves. Il avait alors 24 ans et a vécu encore 22 années, pour être enfin emporté par la maladie.
Nombreux écrits ont été proposés à la vente :
En plus de cette lettre du juin 1845, d’autres lettres du poète ont été mises en vente. Des écrits de Delacroix, de Victor Hugo et de Manet, adressés au poète, ont été également mis en vente. Dans cette collection, une lettre de Delacroix a été préemptée par le musée Delacroix pour un montant de 7 540 euros. L’œuvre d’Emile Zola : « La Bête Humaine », entièrement annotée par l’écrivain, faisait également partie de l’enchère.