Né le 6 mars 1900 dans le 13e arrondissement de Paris, Henri Jeanson est un scénariste, journaliste et écrivain français. Son père était instituteur. Il est mort le 6 novembre 1970 à Equemauville, au Calvados.
Une carrière prometteuse de journaliste
Henri Jules Louis Jeanson a commencé sa carrière de journaliste en 1917 au journal La Bataille, organe de la CGT. Grâce à sa plume redoutable, il a gravi rapidement les échelons et est devenu à partir de 1920 reporter, critique de cinéma ou encore interviewer. Il s’est démarqué dès lors par son penchant pour la polémique. Il poursuit encore cette carrière pendant quelques années en travaillant pour le Journal du peuple, Les hommes du jour ou le Canard enchaîné. Dans ces écrits, il affiche fièrement son statut de défenseur du pacifisme.
Il démissionne du Canard enchaîné en 1937.
Le cinéma
Il a commencé à travailler dans l’univers du cinéma en 1932 en signant les dialogues et le scénario du film d’Alexandre Korda, La Dame de chez Maxim’s. Il devint, à partir de cette œuvre, un écrivain de cinéma très sollicité par de nombreux cinéastes tels que Marcel Carné pour Hôtel du Nord, Julien Duvivier pour Pépé le Moko, Robert Siodmak pour Mister Flow, Marc Allégret pour Entrée des artistes et Maurice Tourneur pour Le patriote.
Après la défaite, son nom de retrouve sur de nombreux génériques de films dont :
- Fanfan la tulipe en 1951
- Les Maudits en 1947
- Lady Paname en 1949, … Pour ce dernier, il a joué le rôle de réalisateur
- Mariage à responsabilité limitée en 1933
- Un carnet de bal en 1937
- Le drame de Shanghaï en 1938
- Guinguette en 1959
- La vie en rose en 1948
- Boule de suif en 1945
- Le crime ne paie pas en 1962
Et bien d’autres encore …
Quelques liens
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Sa carrière d’écrivain
Henri Jeanson était membre de l’Académie de l’humour et de l’Académie Rabelais. Il a écrit quelques pièces de théâtre comme Aveux spontanés, Toit que j’ai tant aimée, Amis comme avant ou encore L’heure éblouissante. Il n’a toutefois pas autant brillé dans ce domaine.
Outre 70 ans d’adolescence publié en 1971 et Entrée des artistes édité en 1946, il est aussi l’auteur de l’ouvrage intitulé En verve publié aux éditions Horay en 1971.
Emprisonnement
En juillet 1939, il est condamné à une peine de 18 mois d’emprisonnement pour avoir publié dans SIA (Solidarité Internationale Antifasciste). Il s’agit d’un périodique créé par Louis Lecoin en novembre 1938. Dans l’article qui lui a valu cette condamnation, Henri Jeanson félicitait Herschel Feidel Grynszpan de l’attentat qu’il a porté contre le conseiller à l’ambassade d’Allemagne à Paris en la personne d’Ernst vom Rath.
Alors qu’il a déjà rejoint son régiment à Meaux, il est arrêté en novembre 1939 pour avoir signé le tract de Louis Lecoin sur la « Paix immédiate » ainsi que pour des articles publiés en mars et août de la même année. Le 20 décembre, le tribunal militaire le condamne à cinq ans de prison pour avoir encouragé des militaires à désobéir.
La seconde guerre mondiale
Quand les Allemands envahissent Paris, Henri Jeanson était encore en prison. Il fut ensuite libéré par le ministre et avocat César Campinchi. Après sa libération, il reste dans la capitale et est recruté en tant que rédacteur en chef du journal indépendant Aujourd’hui en 1940. Au mois de novembre de cette même année, les Allemands l’ordonnèrent de prendre position contre les juifs. L’homme refuse, démissionne et est emprisonné de nouveau. Son ami Gaston Bergery obtient sa libération quelques mois après. De nouveau libre, il est interdit de cinéma et de presse. Il continue néanmoins de travailler au noir et en profite pour écrire des scénarios de film. En collaboration avec Pierre Bénard, il écrit des feuilles clandestines et restera à travailler ainsi jusqu’à la Libération.
Après la guerre
Lorsque la guerre s’acheva, Henri Jeanson reprend son métier de journaliste pour le compte de divers journaux tels que le Canard enchaîné, le Crapouillot, l’Aurore ou encore le Combat. Il quitte le Canard enchaîné en avril 1947 et s’en est suivi des règlements de compte dans la presse. Il réintègre de nouveau le journal et y resta jusqu’en 1970. À partir de là, il prit pour habitude de signer certains de ses philippiques par Huguette ex-Micro.
Entre 1967 à 1970, il est, en parallèle, critique de télévision.
Une figure respectée
Malgré un parcours rempli de mois de prison, Henri Jeanson est devenu une figure respectée et craint par les acteurs politiques et artistiques pour ses formules assassines. Il a mené de nombreux combats politiques pour le pacifisme, la défense de la liberté d’expression et l’anticolonialisme.
En 1956, il rédige la préface de l’ouvrage Le parlement aux mains des banques, œuvre de Paul Rassinier.
En 1965, il quitte définitivement le milieu du cinéma pour se consacrer entièrement à la rédaction de ses mémoires et au journalisme polémique. Ces derniers furent publiés après sa mort, sous le titre 70 ans d’adolescence.
Sa vie privée
Il épouse l’actrice Marion Delbo en 1928. Le couple se sépare puis Henri Jeanson se remarie avec Claude Marcy, comédienne et scénariste, en 1967.