Driss Chraïbi est un écrivain de nationalité marocaine, mais de langue d’écriture française. Il voit le jour le 15 juillet 1926 dans la ville d’El Jadida, au Maroc et décède le 1er avril 2007 dans la commune française de Crest, dans le département de Drôme. Sa carrière en tant qu’auteur de roman est marquée par son œuvre la plus célèbre intitulée Le Passé simple. Il embrasse aussi une carrière dans la radio en étant directeur de l’émission Les Dramatiques.
Famille et jeunesse
Driss Chraïbi appartient à une famille fassie, encore appelée famille de Fès, formant la grande élite politique, religieuse et économique du Maroc. Ce groupe provient essentiellement de la ville de Fès et s’est installée entre Rabat et Casablanca pendant les premières années du 20e siècle. De cette manière, ce futur grand auteur est né à El Jadida avant de passer son enfance à Rabat et à Casablanca. Sa scolarité commence à l’école coranique, puis à l’Ecole M’hammed Guessous de Rabat et finalement au Lycée Lyautey de Casablanca.
À 19 ans, il part pour Paris pour pouvoir étudier la chimie. Cinq ans plus tard, il décroche son diplôme et devient ingénieur. Il poursuit ses études en optant pour la filière neuropsychiatrie, puis s’intéresse à la littérature et au journalisme. Il compte parmi ses amis de nombreux auteurs et poètes de l’époque. Il use de son expérience et de sa passion grandissante pour la littérature pour enseigner cette même matière à l’Université Laval dans la ville du Québec. Il commence ses écrits et participe également à des émissions pour l’association France Culture.
Les citations de Driss Chraïbi
Ses œuvres
La collection d’œuvres de Driss Chraïbi est marquée par deux ouvrages importants, source de plusieurs polémiques, mais appréciés des lecteurs du fait de la réalité cachée de la vie d’un marocain dans son pays et dans l’autre qu’est la France.
Son roman intitulé Le Passé simple, publié en 1954, a des aspirations autobiographiques. L’auteur y raconte les relations qu’il vit avec son père qu’il surnomme dans son ouvrage « le Seigneur ». En plus de parler de la réalité de sa vie de famille, Driss y dénonce également plusieurs situations vécues par sa mère ou contractées par les bourgeois des années 1950. L’Islam et ses contraintes vis-à-vis de la femme, la pratique hypocrite de cette religion par le peuple aisé du Maroc, ou encore les contraintes de l’intégration du pays dans la société française sont autant de thèmes qu’il aborde dans son ouvrage.
Dans un contexte complémentaire, l’auteur évoque les relations entre le Maroc et la France dans Les Boucs, paru en 1955. Dénonciatrices et surtout utilisant un langage direct, ces deux œuvres promettent le succès de Driss dans son pays.
D’autres ouvrages parlent de thèmes plus ou moins similaires, mais n’auront pas le même succès que les premiers. Il s’agit de La civilisation, ma mère ! … qui est publié en 1972, La Mère du printemps ou encore Naissance à l’aube.
Mais l’auteur aime aussi parler de sa religion, l’Islam en écrivant notamment L’Homme du livre dont le personnage principal est Mahomet. Chraïbi mêle dans cet ouvrage, la poésie et le roman. Il poursuit son œuvre avec des romans policiers dans Une enquête au pays, mais aussi ses Mémoires dans Vu, lu, entendu dans lequel il narre son enfance. Une seconde édition des Mémoires est écrite par Driss pendant les dernières années de sa vie.
Son dernier livre s’intitule L’Homme qui venait du passé, un roman policier avec l’inspecteur Ali comme personnage principal.
Sa vie personnelle
En ce qui concerne sa vie privée, il a cinq enfants avec sa première femme appelée Catherine Birckel avec qui il se marie en 1955. Il a cinq autres enfants avec sa seconde femme Sheena McCallion qu’il épouse en 1978.
Sa fin de vie
Driss Chraïbi décède à l’âge de 80 ans dans sa demeure de Drôme. Son corps est inhumé au cimetière des Chouhada dans la ville de Casablanca, près de celui de son père.