Louise Labé est une poétesse française qui a vécu entre 1524 et 1566. Appelée fréquemment « La Belle Cordière », elle voit le jour dans la ville de Lyon et meurt un 25 avril dans celle de Parcieux-en-Dombes, une commune française localisée dans le département de l’Ain. Son activité littéraire a lieu essentiellement pendant la Renaissance, soit pendant le 16e siècle.
Famille
Le père de Louise Labé s’appelle Pierre Charly ou Charlin. Il se marie une première fois avec la veuve de Jacques Humbert portant le surnom Labé ou L’Abbé. Ce dernier est cordier et dispose d’une bonne réputation à Lyon. Lorsque sa veuve épouse Pierre Charly, ce dernier décide de reprendre le surnom de son prédécesseur afin de perpétuer l’affaire familiale, lui-même étant également cordier. Il se fait donc appelé Pierre Labé. Lorsque sa femme décède, Pierre Labé s’envole pour de secondes noces. Le mariage donne naissance à Louise qui décide, elle aussi de porter le surnom de son père, Labé.
Vers 1543, Louise épouse Ennemond Perrin, un riche commerçant de cordes de la ville de Lyon. Le métier de son mari ajouté à sa beauté forge son surnom de « La Belle Cordière ». En vivant dans l’aisance, Louise trouve le temps et les moyens financiers de nourrir sa passion pour la littérature. À l’heure où accéder à des livres est difficile, elle dispose d’une grande bibliothèque dans laquelle des ouvrages de différentes langues sont disponibles. De par sa bonne éducation, ses études de latin, de grec, de l’espagnol, de l’italien et du français, elle parvient à diversifier ses lectures.
Pendant son temps livre, elle pratique également l’équitation et apprend à manier les armes. Considérée comme une jeune femme lyonnaise accomplie, elle trouve sa voix dans la littérature et notamment dans la poésie.
Œuvres
Louise Labé s’accompagne de Maurice Scève et de Pernette du Guillet pour mettre en place le groupe appelé « école lyonnaise ». Il s’agit d’une petite association de poètes dont la renommée n’est certes pas comparable à la Pléiade, mais qui est le point de rencontre entre de jeunes poètes passionnés par leur art. Elle entre également en relation avec d’autres auteurs célèbres de son époque tels que Jacques Peletier du Mans et Olivier de Magny, ainsi qu’avec des professionnels du milieu comme l’imprimeur Jean de Tournes.
Ses œuvres prennent plusieurs influences, notamment celle des écrits de Ronsard, de Pétrarque ou encore d’Horace. Elle prend aussi exemple sur les œuvres d’Ovide, notamment en ce qui concerne ses élégies.
En tout, le répertoire littéraire créé par Louise Labé ne se compose que de 662 vers. Ils forment trois Elégies, 24 sonnets sur l’amour et l’une de ses œuvres les plus reconnues, le Débat de Folie et d’Amour. L’ensemble de son œuvre est réalisée entre 1545 et 1555. Elle est publiée de manière intégrale en 1555 par Jean Tournes. Une seconde édition est réalisée l’année suivante, puis une troisième en 1762 avec le portrait de l’auteur en guise d’illustration.
Ses œuvres seront au fil du temps reprises et rééditées par de nombreux établissements d’impressions. Sous le titre les Œuvres complètes, elles sont éditées avec leurs critiques à Genève en 1951. La maison d’édition de Flammarion de François Rigolot entreprend le même travail en 1986 dans Œuvres complètes. Sonnets, Elégies, Débat de Folie et d’Amour. Jusqu’au 21e siècle, son travail littéraire est toujours aussi bien considéré. Les Œuvres complètes de Louise Labé, Cahiers Textuel paraissent notamment en 2005. Quant au Débat de Folie et d’Amour, plusieurs éditeurs dont Eliane Viennot et H. Goldwyn se concertent pour en améliorer les ponctuations selon les nouvelles normes de la langue française. L’ouvrage ainsi obtenu est publié à Saint-Etienne en 2006 dans les Publications de l’Université.
Tout au long de ses écrits, elle combat pour la place de la femme-auteur dans la société, en répondant notamment de manière misogyne à Jean de Meung.
Scepticisme quant à son existence
Avec une mince œuvre réalisée, plusieurs auteurs de l’époque s’interrogent sur la véritable existence de Louise Labé. Mireille Huchon parle même d’elle comme étant un personnage issu d’une prostituée lyonnaise appelée « La Belle Louise ». D’autres comme Daniel Martin contredisent ces théories.
Tout au long des années qui ont suivi la publication de ses œuvres, Louise Labé est assimilée à différentes critiques. On la considère tantôt comme une prostituée, tantôt comme une lesbienne ou encore comme un chevalier. Et l’éventuelle histoire d’amour cachée qu’elle aurait vécu avec Magny, un poète appartenant à la Pléiade ne va pas à son avantage. Dès lors, elle est jugée comme une fille de petite vertu.
Toutefois, ses œuvres restent appréciées par de nombreux auteurs. Ses œuvres et elle-même deviendront la muse pour de nombreux écrivains tels que Jean de La Fontaine qui trouvera l’inspiration pour son Amour et la Folie dans l’œuvre de Louise Labé, Débat de Folie et d’Amour.