Alis malade, et se sentant presser,
Quelqu’un lui dit: Il faut se confesser:
Voulez-vous pas mettre en repos votre âme ?
Oui je le veux, lui répondit la dame:
Qu’à Père André l’on aille de ce pas;
Car il entend d’ordinaire mon cas.
Un messager y court en diligence;
Sonne au convent de toute sa puissance.
Qui venez-vous demander ? lui dit-on.
C’est père André celui qui d’ordinaire
Entend Alis dans sa confession.
Vous demandez, reprit alors un frère,
Le père André le confesseur d’Alis ?
Il est bien loin: hélas le pauvre père
Depuis dix ans confesse en paradis.
Jean de la Fontaine
Fables de Jean de la Fontaine