Regarde voilà Un nouveau mort
qui passe Dans son joli cercueil
Les chevaux qui l’emmènent
Toute l’année se plaignent
Du vent De la pluie
Du soleil cuisant
De la neige Du verglas
C’est ainsi les chevaux
Ça ronchonne tout le temps
Toi aussi d’ailleurs
Et moi de même
Pourquoi faut-il que seuls
Les morts ne récriminent pas
On les conduit à la fosse
Le curé marmonne
Des mots de circonstance
Qu’il connaît par coeur
Le fossoyeur attend
De reboucher le trou
La famille vêtue de noir
Se retire en silence
Puis s’engouffre dans
Un estaminet
Question de boire
A la santé
Du cadavre encore frais
Qui s’en fout
Jacques Herman
Mai 2009