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Oeuvres textes / Poésie Albert Mérat

Le bal allait finir. Les lustres sur les masques
Découpaient la lumière en caprices fantasques,
Et sur les fronts ternis montraient à vif le fard.
L’oeil était somnambule et le rire blafard.
La femme avait vieilli de dix ans en une heure.
Ce n’était pas le beau plaisir qui nous effleure
D’une aile diaprée et légère. C’était
Le plaisir convulsif et hagard qui se tait,
Ou qui, furieux, fouette et fait hurler la joie.
L’orchestre prodiguait le trille qui flamboie,
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Du wagon sombre où rien ne bouge, où rien ne luit,
Las des rêves, mauvais compagnons pour la nuit,
Le voyageur, avec le jour, cherchant l'espace,
Salue en souriant la campagne qui passe :
Les arbres, les moissons hautes, l'azur des prés
Lointains, sur le penchant des coteaux diaprés,
Les villages qui sont tout proches de la route,
Les troupeaux ruminants et doux, mis en déroute
Par le bruit, les maisons blanches, l'horizon clair ;
Et dans un champ rougi des premiers feux de l'air,
Tandis qu'un clocher fin carillonne une fête,
Des travailleurs courbés, et qui lèvent la tête.

Œuvres textes
Albert Mérat

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