Considéré comme l’un des plus célèbres romanciers russes, Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski est né le 11 novembre 1821 à Moscou et mort le 9 février 1881 à Saint-Pétersbourg.
Famille en enseignement
Il est le deuxième fils de Mikhaïl Andréiévitch Dostoïevski et de Maria Fiodorovna Netchaïev. Son père, qui était médecin militaire des Indigents à Moscou était alcoolique. Il a fait vivre à sa famille une vie insupportable et d’ailleurs, le romancier n’aimait pas du tout parler de lui.
En 1827, son père fut nommé assesseur de collège et obtint un titre de noblesse héréditaire. Il acheta alors deux villages en 1831, Tchermachnia et Darivoié qui furent ravagés par un incendie en 1832. Quand la mère de famille meurt le 27 février 1837, c’est Alexandra, la tante maternelle qui remplit son rôle au sein de la famille.
Déjà enfant, Fiodor aimait lire Victor Hugo, Goethe, Shakespeare et surtout Schiller. C’est d’ailleurs de ce dernier qu’il a trouvé sa vocation d’écrivain.
Fiodor Dostoievski
Son père ne l’entendait toutefois pas de cette oreille puisqu’a poussé son fils à intégrer l’École supérieure des Ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg en 1838 vu que l’État prenait en charge l’écolage. Fiodor qui n’avait aucun goût à la vie de soldat s’y plia tant bien que mal et dut effectuer sa scolarité sans aucune motivation. Il était d’ailleurs connu pour être un élève taciturne au regard mélancolique et le peu d’aide que lui apportait son oncle ne l’y aida pas à s’épanouir. Il lui arrivait de ne pas se nourrir puisque son oncle ne lui envoyait pas assez d’argent. Pour Fiodor, le matérialisme et le carriérisme de ses camarades le laissaient de marbre.
Son père meurt le 8 juin 1839 suite à une crise d’apoplexie. Les rumeurs racontent toutefois qu’il aurait été tué par ses serfs, ce qui est totalement faux, et qu’en apprenant la nouvelle, Fiodor aurait eu sa première crise d’épilepsie, ce qui semble également une pure invention. Certains disent que sa première crise épileptique date de 1850 à Omsk.
En 1842, il est nommé sous-lieutenant et intègre le département des plans de campagne de la direction du Génie à Saint-Pétersbourg en tant que dessinateur. Ce métier l’ennuya aussi profondément.
Quelques liens
- Découvrez les citations de Fiodor Dostoïevski
- Son pays d’origine était la Russie
- Découvrez les proverbes russes
Ses premiers pas dans la littérature
En 1844, il décida de démissionner de son poste de dessinateur pour se consacrer à son premier roman intitulé Les pauvres gens. L’ouvrage fut publié en 1846 et connut un franc succès auprès du public. Fiodor Dostoïevski se retrouve alors au rang de « nouveau gogol » et commença à se pavaner dans les milieux mondains de Saint-Pétersbourg. Il ne les fréquenta toutefois qu’un temps puisque la haute société l’a raillé à cause de son air abattu et son manque de tenue. Son air triste lui a même valu une satire en vers d’Ivan Tourgueniev qui le qualifiait d’aimable fanfaron ou de chevalier à la triste figure. Ce fut durant l’une de ses soirées où il n’était pas le bienvenu qu’il a eu sa première crise d’épilepsie. Il avait alors 26 ans, mais cette première crise n’a pas été diagnostiquée comme épileptique. Les deux romans qui ont suivi, Le Double et La Logeuse, ne connurent pas le succès attendu ce qui le plongea encore plus dans la disgrâce.
Emprisonnement et condamnation
À partir de décembre 1846, il a commencé à fréquenter le cercle fouriériste de Mikhaïl Petrachevski. Il a adhéré à ce cercle pour maintenir une présence dans les milieux intellectuels progressistes de Saint-Pétersbourg, milieux grâce auxquels il pouvait discuter de l’avenir de la Russie.
En avril 1849, tous les membres du cercle de Petrachevski furent arrêtés et emprisonnés. Dostoïevski n’a pas pu y échapper et fut emprisonné à la forteresse Pierre-et-Paul. Au bout de nombreux mois d’instruction, de procès, de condamnation et un simulacre d’exécution, l’empereur a transformé la condamnation en exil et une peine de déportation dans un bagne de Sibérie. Fiodor eut droit à quatre ans de travaux forcés et dut servir comme simple soldat.
Fiodor Dostoievski
Fin 1849, Dostoïevski est envoyé en Sibérie et arrive à Tobolsk le 9 janvier 1850. C’est là que Nathalie Fonvizine lui offrit une bible dont il ne se séparera jamais. Le 23 janvier de la même année, il arrive à Omsk. Comme il était un noble, on lui épargna certaines punitions et mauvais traitements ce qui lui attira la foudre des autres prisonniers. Le médecin du camp ainsi qu’un officier le prirent également en sympathie. Durant son séjour au bagne, il écrit dans sa correspondance qu’il a été condamné légalement et que cet emprisonnement lui a permis de connaître le peuple russe. Il a déclaré que cette correction lui a inculqué quelques bonnes leçons et que cela lui a permis de rencontrer les hommes les plus riches et les plus doués de son peuple. Tout au long de sa captivité, il a toujours demandé à ce qu’on lui épargne les fers ce qui lui a valu des railleries à Saint-Pétersbourg. On se moquait effectivement de lui d’être un révolutionnaire faible.
Il est libéré le 23 janvier 1854 puis est affecté dans un régiment de Semipalatinsk, en Sibérie en tant que simple soldat. Le 1er octobre 1856, il est promu aspirant, premier grade d’officier. En avril 1857, ses titres de noblesse lui sont rétablis et il put publier de nouveau librement. C’est ainsi qu’il commença à écrire les Souvenirs de la maison des morts qui raconte sa vie au bagne ainsi que Le bourg de Stépantchikovo et sa population.
Il obtient sa retraite en 1859 sous le grade de sous-lieutenant et retourne à Saint-Pétersbourg sous la surveillance de la police secrète. Il y renoue avec les libéraux et fonde, avec son frère Mikhaïl, une revue nationaliste et modérée baptisée Le Temps. Celle-ci dut fermer en 1863 suite à la publication d’un article sur l’insurrection polonaise. Les deux frères y consentent puis en ouvrent une autre sous le nom de L’époque.
Fiodor Dostoievski
Sa vie privée
Il épouse Maria Dmitrievna Issaïeva le 15 février 1857. Celle-ci meurt en 1864. Cette même année, Fiodor perd également son frère Mikhaïl.
Après la perte de son épouse, il rencontra de nouveau Apollinaria Souslova qui fut sa maîtresse durant son voyage en Europe occidentale en 1862. Il lui demanda de l’épouser, mais la jeune femme refuse. Fiodor se tourne alors vers Anna Grigorievna Snitkine, sa jeune sténographe qu’il épouse en février 1867.
Il connut par la suite des années difficiles. Il était tombé malade, était couvert de dettes et pourtant, il devait faire vivre sa famille ainsi que les enfants de son frère qu’il a adopté. Il part en voyage au printemps 1867 pour échapper à ses créanciers. Il séjourne d’abord en Allemagne, puis en Suisse et enfin en Italie. Il se plonge alors dans les jeux. C’est son épouse qui l’aida à y renoncer et à améliorer la situation de la famille.
Durant ses dernières années, il est devenu un fervent croyant. Il est mort d’une hémorragie le 9 février 1881. Il est enterré au cimetière Tikhvine à Saint-Pétersbourg. Ses obsèques qui se sont déroulées le 12 février 1881 furent suivies par plus de 30 000 personnes.
Fiodor Dostoievski
Ses œuvres
Fiodor Dostoïevski figure parmi les plus renommés écrivains de la Russie. On lui attribuait un style romanesque que l’on retrouve dans la plupart de ses romans. On y trouve aussi des situations de débauche ainsi que des saints qui reflètent son idéal chrétien. De roman en roman, ses personnages évoluent. Ce style qui se traduit par une certaine unicité fut considéré, à l’époque, comme un premier pas vers la modernité littéraire. Parmi ses œuvres, on peut citer :
- des romans : Humiliés et offensés (1861), Les carnets du sous-sol (1864), Crime et châtiment (1866), L’idiot (1868-1869), L’éternel mari (1870), Les démons (1871), L’adolescent (1875), Les frères Karamazov (1880), …
- des nouvelles : Monsieur Prokhartchine (1846), Polzounkov (1848), Un sapin de Noël et un mariage (1848), Un cœur faible (1848), Le mari jaloux (1848), Une sale histoire (1862), Journal d’un écrivain (trois volumes en 1873, quatre volumes en 1876 et un volume en 1877), Discours de Pouchkine (1880), …
- des chroniques dont Les annales de Pétersbourg en 1847
- des carnets
- une correspondance
Une grande majorité de ses romans furent considérés de métaphysiques tant il y évoquait l’existence de Dieu, le libre arbitre et la figure du Christ.